Une folle matinée immorale

Une folle matinée immorale

Panique à la piscine.

Vestiaires filles.

Niveau 1

J’ai oublié ma...

Je ne peux pas décemment garder ce maillot trempé sur moi.

Je ne peux décemment pas remettre une jupe (une jupe, pensez-vous) comme ça.

Je suis déshonorée.

Personne ne s’en doute mais moi je le sais.

Je me sens nue, fille de 15 ans dans la rue ; cul-nu comme dirait ma mère.

Ils vont s’en douter. Ils vont ricaner. Ou pire, rapporter cette histoire à l’école. Ma jupe s’envole.

Le pire sentiment ressenti par une collégienne va me tomber dessus comme un orage de grêle:

la Honte.

Rougeur sur mes joues adolescentes.

Et puis zut.

Liberté. Personne ne le saura. Ma jupe collée au corps, je me sens légère et frissonnante.

Je marche un peu plus vite dans la rue qui mène au collège.

Mon secret se ferme et s’ouvre  aux foulées de mes pas insouciants, mes pas de petite fille.

Je me sens rougir.

Ce n’est pas une honte après tout, un tas de femmes sérieuses ne mettent pas de...

Il ne faudrait pas que j’aie un accident tout de même.

Mais la route du collège est douce et calme.

Je reprends ma place parmi mes camarades culottées.

Je me sens l’âme d’une révolutionnaire.

C’est sans doute la dernière fois que ça m’arrive.

Mais je ris souvent de cette matinée immorale qui me causa tant de troubles, souvenir si naïf qui fleurit en ma poitrine.

maintenant c'est moi qui décide si... 

 FIN. le 28/10/10 de angelis violaine