Une vie contre votre indifférence

purdey-penrose

Pour vous,

Depuis quand ? Quand suis-je mort ? J’ai beau chercher, je ne me souviens de rien… de rien d’autre que de vous. Belle amazone célibataire, je vous ai aimé dès que je vous ai regardé… ça au moins, je me le rappelle. C’est une maigre consolation pour moi, pauvre type égaré dans votre monde, animal à câliner avide de votre amour.

Si vous aviez su que je vous aimais, m’auriez vous traiter autrement ? Auriez-vous arrêté de rire ? M’auriez vous enfin vu comme un homme, un vrai ? Auriez-vous vu autre chose que ce gars sympa que vous croisiez tous les matins et qui vous souriait ? Comme j’ai pu être triste, comme je vous en ai voulu, comme j’aurais voulu vous hurler ma colère !!!

Vous n’avez jamais rien remarqué, vous étiez trop perdu dans votre vie… jusqu’au moment où que vous avez appris la nouvelle : l’inconnu du café d’en bas venait de mourir… une peine de cœur, c’est un suicide. Deux lignes dans les journaux pour une vie qui vient d’en finir. C’est à peine si vous verrez la différence, à peine si vous comprendrez que ce n’est plus moi qui vous souris en votre tendant votre café… Vous ne le verrez pas le petit nouveau, il ne vous sourira pas… J’aurais bien aimé prendre le temps d’être triste pour vous mais je crois que je serai trop occupé à pleurer et à nettoyer le sang que la balle a fait couler sur mon visage.

Sans rancune

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