Valsons bigots littéraires !

Pour moi qui exulte à me répandre en mots tel que maintenant, je décide de répondre à une course à la griffonnade, et, haut hasard de Google, je tombes sur la vôtre. Clique, et s’ensuit une multitude de bits qui s’ordonnent savamment pour me laisser entrevoir le sujet thétique de votre drôlerie : « Jouir sans entraves ».
Mon Imagination se figure immédiatement des aventures épiques, brutales, puis à l’issue d’un virage un tantinet lubrique, projète quelques voluptés lascives, voire salaces sur la toile de mes pensées, et elle bifurque à nouveau, frappée, et se sent brusquement frustrée, s’arrête. Bien naturellement, mon Intellect interpelé par l’interruption de ce flot aussi vigoureux qu’instinctif de réjouissances fantasmées, essaye d’entrevoir les causes de cette soudaine retenue.
C’est ainsi qu’il lui apparaît que le fond, en la matière du sujet, soit « Jouir sans entraves », est presque oxymorique par rapport à la forme, soit un exercice littéraire borné.
Alors, l’intitulé du concours que certains auraient déjà pu taxer de racoleur, relente maintenant de surcroît le piège infâme, enfermant ceux qui l’abordent dans une transgression littéraire consensuelle, une sédition rhétorique docile, bien que j’imagine que la plupart trouve cette geôle rassurante et déjà si vaste.
A cet instant, il en est définitivement terminé de visions libertaires ou libertines, plus d’explosions suintantes de chairs rudoyées, ni de fiévreuses épopées, l’Intellect exalté prend sur le champ les armes, l’Imagination s’enrôle le coeur haut, partent délicieusement vindicatifs assaillir vos petitesses, l’Intellect assénant des critiques acerbes à votre insipide subversion, l’Imagination complice vous croque en égérie de Ai Weiwei en burqa…
Mesdames, Messieurs, merci pour cette injonction à jouir, je m’essuie aux rideaux de votre publication et vous tire, ma révérence.