Vive la mariée !

-         Tiens, René n'est pas là ?

-         Non ! Il a été à un mariage.

-          Je croyais qu'il n'allait jamais aux mariages, que ça le déprimait.

-         Là, il était obligé ! C'était le sien.

-         Quoi, René se marie, mais c'est inespéré, ça !

-         Tu n'as pas vu la gueule de l'élue et il a dû la payer en plus.

-         Cher ?

-         Olà !

-         A quand même.

-         Il aurait pu nous inviter au moins ! On est ses seuls potes et nous, il ne nous paye même pas.

-         Il avait trop peur qu'on rigole.

-         Un mariage, ce n'est pas un enterrement, non plus.

-         Oui ! mais il y a des limites.

-         A quand même.

-         Ceci dit, il doit passer pour nous annoncer la nouvelle que l'on connait déjà. D'ailleurs le voici déjà, il ne s'est pas éternisé.

-         La vache ! Ils les ont expédiées au lance-pierre les alliances.

-         C'est une question d'argent, il n'avait pas les moyens de louer les figurants toute l'après-midi. Avec ce que lui a déjà couté sa femme.

-         Alors, René, raconte !

-         Bof !

-         Autrement, ça s'est bien passé ?

-         Bof ! Le curé a dégueulé sur mes pompes et le maire l'avait déjà fait sur ma femme.

-         Merde !

-         Non, du vomi seulement.

-         Ecoute ! Comme on dit Mariage pluvieux, mariage heureux !

-         Il n'a pas plu.

-         Merde !

-         Non, de l'eau. Trois figurants se sont évanouis, il a fallu les ranimer au Karcher. Après les invités ont fui en criant, je crois qu'ils sont devenus fous.

-         On peut dire que tu leur a fait tourner la tête avec tes noces. Mais aussi quelle idée que de te marier, t'étais pas bien tout seul ?

-         Si très bien, mais je voulais être comme vous les gars, maintenant j'ai une bourgeoise, moi aussi.

-         (En aparté) T'as raison Hervé, René il est très moche, certes ! Mais il est bien plus con, encore.

-         Allez viens, ça s'arrose, on va fêter ça !

-         Super ! Autrement, vous les gars, vous vous y connaissez en nuit de noce. Comment je dois-je m'habiller ? Je n'ai pas trop l'habitude des femmes.

-         C'est vrai que tu es plus bestioles, toi ! Allez, laisse tomber, n'y va pas, on fait une partie de poker ce soir.

-         C'aurait été avec plaisir, mais j'ai plus de fric. Y-a pas, faut que j'y passe.

C'est le premier soir qui compte, après on prend le rythme, tout n'est qu'une question d'endurance.