Votez pour aile

Salut mes poulets,

Cela faisait un lustre, et c'est fort logique, que je n'avais pas publié de texte sur la présidentielle. La même question revient de manière systématique à l'arrivée de cette échéance : pour qui voter, sans être pris pour un veau ou un pigeon ?

De mon côté, mon choix est fait. Fan de Jacques Trémolin depuis ma jeunesse – au demeurant grand résistant communiste –, j'ai opté pour le seul parti qui défende nos amies les bêtes. Alors, oui, je le crie haut et fort : allez, hop, tout le monde à poil et à plumes, dans le souci de respecter toutes les sensibilités, qu'elles soient politiques ou allergènes. C'est en cela que je vous invite à suivre le parti zoophiliste, le seul qui n'ait pas les crocs bien qu'il ne manque pas de mordant et qui n'hésite pas à sortir ses griffes. Et combien même il n'atteindrait pas le seuil des 500 parrainages pour se présenter à la magistrature suprême, les législatives suivront. Il serait légitime qu'un de ses membres accède au perchoir de l'Assemblée nationale.

Plus que tout, dans une campagne atone où ça ne vole pas très haut, ne faisons pas l'autruche et abordons le programme :

- En considération de l'intérêt des animaux, il sera mis fin à toute interdiction des relations interraciales. Par exemple, un berger allemand pourra s'unir sans restriction à une levrette afghane, sans que personne ne puisse prendre position.

- Tout comme on appelle un chat un chat, on pourra appeler un lapin un ornithorynque ou un escargot une limande, dans le soucis de préserver le droit à la préférence sexuelle.

- Les chiens qui ont joué de la mâchoire ne seront plus euthanasiés. Ils devront s'amender en mettant leur côté cabot au service de la société. Par exemple, ils pourront user de leur mastication en produisant de l'électricité par le biais de minicentrales autonomes.

- Toute séance tenante, il sera mis un terme au grand cirque médiatique. Tout citoyen jeté dans l'arène contre son gré pourra cracher son venin

- Dans le cadre du respect de la préservation de l'intégrité physique, la castration, le débecquage ou la dépilation à vif seront interdits. Dans les régions où sévissent la tramontane, le mistral ou l'autan, il ne sera plus possible d'élever des bovins pour ne pas décorner les bœufs.

- Dans le cadre scolaire et pour pallier le manque croissant de personnel enseignant, les chiens savants, les perroquets et les dauphins se verront ouvrir le droit à se présenter au concours du CAPES ce qui permettra à tout un chacun d'avoir l'air bête.

- L'adage « Qui va à la chasse perd sa place » sera inscrit dans la constitution. Ainsi, toute personne s'adonnant à une activité cynégétique ne sera pas prioritaire pour toucher des aides sociales.

- Les statues à la gloire de Père Dodu seront déboulonnées et, dans chaque commune, seront érigés des monuments pour les victimes animales mortes en batterie.

- Les textes négationnistes ou encourageant les violences entre espèces, comme, par exemple, La Ferme des animaux de Georges Orwell, seront proscrits.

- Les espèces migratrices auront accès au droit d'asile si elles en font la demande.

- Gentil dauphin triste de Gérard Lenorman deviendra l'hymne national. La langue de vipère deviendra langue officielle.

- Toute personne qui portera atteinte à une espèce animale se verra condamner à une peine en zoo et inscrite au fichier judiciaire des humains nuisibles. Les auteurs de crimes de sang seront gavés jusqu'à ce que crise de foie s'ensuive. De manière générale, tout sera mis en œuvre au quotidien pour que les citoyens cessent de s'entendre comme chiens et chats.

- En matière de logement, les cages à poules seront proscrites.

Pour les questions économiques, de fiscalité ou de relations internationales, je donne ma langue au chat.