Wagons-lits

sophie-copinne

Hier, quand nous sommes arrivés à la gare, j'ai commandé un café, et, pour la dernière fois, je l'ai caressé. Notre histoire se terminait où elle avait commencé. Il était temps pour moi de partir. Ne pas me retourner. Difficile après tout ce que nous avions partagé !

Les matins, dans le train, dès que mes mains l'effleuraient, nous étions dans notre bulle. Le dévorer à la pause déjeuner, à la terrasse d'un café. Ces jours où je devais l'abandonner, où j'imaginais nos retrouvailles. Ces instants à se lover dans le canapé au chaud sous un plaid, parfois jusqu'au bout de la nuit. Très vite, j'ai su que ce serait une grande histoire. Avec lui, j'oubliais le temps, le quotidien. Il entrait dans mes rêves.

Ce matin dans le train, alors que je pensais à lui, je l'ai aperçu avec une autre femme, le dévorant des yeux, fascinée et déjà amoureuse. Quelle aventure : "Oublier un livre quelque part" !

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