www. Osez vivre vos fantasmes...

thalia

Mes nuits de solitude à surfer sur internet et la découverte d’un site très particulier m’avaient conduite ici. Derrière l’anonymat protecteur d’un écran et sous le pseudo de Cassiopée, j’avais rempli un questionnaire minutieux et totalement indiscret, suivit de nombreux échanges de mails. Puis une semaine où la peur, la curiosité, l’effervescence s’étaient chevauchées et emmêlées. Jusqu’à maintenant. Je réglai la course au chauffeur et sortis du taxi l’estomac un peu noué. La main hésitante j’appuyai sur l’interphone.

—            ­­­­­­Oui, dit une voix féminine.

—            J’ai… heu… rendez-vous…

—            Nous vous attendions. C’est au septième étage, il n’y a qu’une porte, vous verrez.

Mon année d’abstinence sexuelle balaya les doutes qui émergeaient encore en moi. J’inspirai profondément. J’ouvris mon sac, sortis un kleenex et essuyai mes mains moites. Dans l’ascenseur, ma petite robe noire me parut terne, trop ordinaire, pas assez… J’espérai réellement que « l’habit ne pas le moine. » Quelques minutes plus tard j’étais arrivée. Je n’eus pas le temps de sonner qu’on m’invita déjà à entrer.

—            Cassiopée, je suis ravie de vous rencontrer. Je suis Emma, votre hôtesse et je répondrai à la moindre de vos questions.

—            Bonsoir.

—            Tout va être fait pour que vous passiez la plus éblouissante des soirées. Et sachez que vous pouvez arrêter à tout moment.

—            Vraiment ?

—            Bien sûr ! Il n’y a que des adultes consentants ici, répondit-elle en souriant. Venez.

Un doux parfum d’ambre et de jasmin flottait dans l’air. Les miroirs baroques du couloir me renvoyèrent l’image d’un visage crispé. Le mien. Nous entrâmes dans une petite pièce où des bougies diffusaient une lumière apaisante.

—            Nous avons à cœur de veiller aux moindres détails, commença Emma.

Elle me tendit une coupe de champagne, ma boisson favorite et, d’un geste m’invita ensuite à m’asseoir sur un sofa moelleux.

—            Je vous suggère cette tenue qui mettra votre délicate carnation de brune en valeur.

J’avalai une gorgée de bulles pétillantes et mon regard se posa sur la robe longue pendue sur un cintre.

—            Rouge… murmurai-je.

—            N’est-ce pas votre couleur favorite ?

—            Oui, mais je n’en porte jamais.

—            Cette nuit est faite pour tout oser. Je vous laisse vous changer.

Elle me signala que la toilette se suffisait à elle même et me quitta avec un clin d’œil. Je me dévêtis puis me glissai dans le vêtement. Aussi léger et doux qu’une feuille de soie. Le décolleté vertigineux et impudique qui plongeait jusqu’à la naissance de mes fesses laissa apparaître la dentelle de mon string. Comme une tache sur un mur. Cette robe ne tolérait qu’une nudité absolue. Oui, tout était minutieusement préparé. Emma revint et m’assura que j’étais magnifique. Au sol, gisaient mes dernières barrières, mes ultimes défenses : mes sous-vêtements. La gorge sèche je la suivis. Serais-je capable de participer à ma première soirée de luxure ? Y prendrais-je du plaisir ? N’aurais-je aucun regret ?

Le salon baignait dans une lumière tamisée et, comme d’habitude, un buffet garni de mets délicats incitait au plaisir de la bouche. Je jetai un œil sur mon épouse. Eve ne m’excitait qu’à travers les regards et les caresses des hommes que nous croisions au hasard de nos soirées libertines. Nous étions ce qu’il est convenu d’appeler des habitués pourtant je ressentais toujours la même fébrilité. Comme un gamin le soir de Noël. Impatient, avide à l’idée de découvrir ses nouveaux jouets. Je l’observai s’approcher de Luc, c’est ainsi qu’Emma avait présenté l’homme brun d’une trentaine d’année, qui serait notre compagnon de jeu pour la nuit. Le regard incertain qu’il lança dans ma direction trahit son inexpérience. Je lui adressai un sourire pour le mettre à l’aise mais restai un peu à l’écart. Eve attrapa une grappe de raisins et courba légèrement la tête pour dévoiler sa gorge, ouvrit la bouche et aspira une bille fruitée. Elle poursuivit ce petit manège sensuel en papotant. Son fourreau noir soulignait les courbes voluptueuses de sa quarantaine épanouie. Tout homme aurait plaisir à la goûter, la lécher, la croquer. Eve adorait cela. Ce soir nous devions jouer à quatre et j’avais hâte de rencontrer notre ultime partenaire. Mais je devais patienter. L’attente faisait partie du divertissement. Je remplis mon verre d’une larme de cognac et le savourai tranquillement. Je remarquai que Luc semblait plus détendu. Eve tendit un grain de raisin. Il ouvrit la bouche et la referma sur l’index qui se retira ensuite, lentement. Mon impatience grandissait et je décidai de les rejoindre.

—            J’ai envie d’un petit amuse bouche, dis-je en me plaquant contre elle.

Luc recula légèrement mais je lui adressai un clin d’œil complice pour l’assurer de mon accord. Eve attrapa sa chemise, déboutonna les premiers boutons et caressa son torse. Il effleura sa poitrine avec hésitation mais elle lui adressa un sourire coquin en retour pour l’inciter à poursuivre. Ce qu’il fit. Sa bouche se posa sur le téton et le mordilla à travers le tissu. Je me frottai contre les fesses de ma femme qui se cambra davantage pendant que je dégageais prestement un sein de sa robe. Luc l’attrapa à pleine bouche. La main d’Eve glissa le long du buste et se posa sur un sexe dont je n’étais pas le propriétaire. Je tressaillis. Je donnai un coup de rein pour montrer mon excitation et qui était le maitre du jeu. Moi d’abord, lui ensuite. Ma main se faufila sous la robe, remonta le long de la jambe et s’insinua entre les cuisses. Aussitôt elle écarta les jambes. Luc léchait, mordillait, aspirait le sein. La vision féminine qui entra dans le salon me détourna de mon plaisir. Au mouvement de recul que je perçus j’en déduisis qu’elle était novice. Cela m’émoustilla. Tout en la fixant mon doigt pénétra l’intimité d’Eve. Elle était mouillée. Le regard perdu de la jeune femme chevillé au mien augmenta ma fièvre et j’introduisis encore un doigt. Puis un autre. Eve était chaude. J’accélérai le mouvement de ma main et le gémissement qui suivit me donna envie de m’introduire dans le sexe inconnu. Bientôt, cette femme serait à moi. Je la voulais. Eve se tortillait. La femme porta la coupe à ses lèvres. J’avais envie de sa bouche, de sa langue, sur ma queue. Je la scrutai en espérant qu’elle me rejoigne. En vain. Je me pressai contre Eve. Plus fort. Ses soirées étaient le viagra du désastre de notre lit conjugal. Je bandais. Comme jamais. Je claquai ses fesses avec… rage. Pour Eve, pour moi… pour l’inconnue ? Merde !

Je faillis faire demi-tour à la vue de ces corps à moitié nu et intimement serrés les uns contre les autres. Emma me poussa gentiment mais fermement dans le salon. Elle énuméra ensuite les prénoms des protagonistes. Des pseudos sans aucun doute. Et me conseilla de prendre une coupe, d’admirer et, de ne pas oublier que j’étais là pour vivre mes fantasmes puis quitta la pièce. Eve jeta un regard dans ma direction. Celui de dos, Luc, avait la tête enfouie dans une poitrine voluptueuse qu’il embrassait et caressait. La musique ne couvrit pas le soupir rauque que la femme laissa échapper. Dante, enlaçait la taille de sa partenaire d’une main, tandis que l’autre était enfouie sous les plis d’une robe remontée à une hauteur indécente. Je déglutis et me dirigeai vers le buffet. Je pris la bouteille de champagne dans le seau à glace et me servis sans pouvoir quitter le trio des yeux. Eve agrippa la tête brune puis la guida jusqu’à son visage et l’embrassa à pleine bouche. J’avalai une gorgée. Mes yeux ne les quittaient pas malgré le malaise que je ressentais. Mon arrivée ne les avaient pas interrompus et ne semblait pas les contrarier. Ici, la pudeur était d’évidence une puérile illusion. Les gémissements féminin étaient-ils dus au va et vient de la main, au sexe qui se pressait contre ses fesses, à la bouche qui la maîtrisait, ou au fait d’être prise en sandwich ? J’absorbai une rasade pétillante pour tenter d’expulser mes inhibitions. L’excitation et la gêne à voir des étrangers s’adonner ainsi au plaisir me perturbèrent. Ces frottements charnels accompagnés de soupirs s’ajoutaient à ma confusion. Dante me fixait avec convoitise et s’occupait de sa partenaire. Les films pornos ne m’avaient jamais attirés et la scène qui se déroulait à quelques pas avait le mérite d’éviter les gros plans sur les parties intimes. Je ne savais quel comportement adopter. Coincée comme une vieille fille, voilà ce que j’étais. Eve se déhancha sur un rythme endiablé. Luc malaxait un sein pendant que sa bouche s’occupait goulûment de l’autre. Visiblement elle appréciait. Ma collection de sex toys me parut soudain dérisoire, fade et, néanmoins rassurante. Dante m’observait toujours. Un regard de dominateur. D’un homme habitué à obtenir ce qu’il désirait. Quelle serait ma réaction s’il venait à moi pour… Je retins ma respiration. J’avais chaud. J’étais moite. Je bus ma coupe d’une traite. J’eus envie de me caresser mais un excès de pudeur m’en empêcha. Mon cœur battait la chamade. J’étais subjuguée par la frénésie manuelle de Dante. Par son regard inquisiteur qui scrutait chacune de mes formes. Par ses lèvres pleines qui semblaient déjà me dévorer. Je contractai mes cuisses. Avec force. J’avais oublié que je ne portais pas de culotte. Eve poussa plusieurs cris rauques. La honte et l’envie se disputaient mes faveurs avec acharnement. Eve avait-elle… joui ? Là, juste devant moi ?

Mon mari se frotta contre moi. Je sentis son sexe grossir et j’ondulai du bassin. Ses doigts me pénétraient, me trituraient. Ils s’enfouirent plus profond encore et je gémis. Je me tortillai de plus belle. J’en voulais plus. Je voulais goûter à ce mâle plein d’initiative, à l’homme qui n’était pas mon époux. Je fis descendre ma main sur le torse puis jusqu’à son bas ventre. A travers l’étoffe du pantalon je saisis son membre. Il était gonflé, dur et, imposant. Son ardeur et son désir comblèrent mes espérances pour la nuit qui s’annonçait. La soif qu’il avait de moi m’incendia comme une torche. J’exerçai une pression et Luc s’appuya plus fort. Sa langue fouilla ma bouche avidement et plongea plus loin. Il voulait me posséder. C’était divin. Mais son emportement devait être canalisé et tempéré pour ne pas s’essouffler trop vite. Nous avions la nuit pour nous. Je mis un terme au baiser et dirigeai sa tête sur ma poitrine qui se bombait. Luc comprit aussitôt et lécha, mordilla, suça. Je pressai sa verge plus fort et il laissa échapper un râle. Il était excité. J’aimais attiser le désir chez les hommes. J’aimais offrir mon corps à des caresses obscures mais choisies avec soin. Depuis le désintérêt que mon mari manifestait à l’égard de ce qu’il avait autrefois adoré : me faire l’amour, j’aimais tout ça. Je glissai mon autre main entre mon corps et celui de Dante et prit son sexe. Mon mari donna un puissant coup de rein. Quand je vis Emma avec une jeune femme je ne m’arrêtai pas pour autant. Ma poitrine était dénudée, offerte, ma robe remontée jusqu’aux cuisses mais cela ne me perturba pas. Au contraire. Cela provoqua un afflux de désir. La jouvencelle était jolie mais… timide. Et à l’instant présent, j’étais celle qui monopolisait toutes les attentions. Une reine. Une libertine. Fière et sans tabous. Je me contractai  et m’enfonçai sur les doigts plus profondément. Je poussai plus fort mon sein dans la bouche de Luc et il me mordit. Je poussai un cri. Dante m’assena une fessée. Puis une autre. Je criai encore. De plaisir. Ma peau était en feu. Je brûlais. Dante continuait à attiser ma flamme sexuelle, à m’embraser avec ses doigts. La bouche, les dents et les mains de Luc aiguisaient ma faim. Il me manquait le contact de leurs corps totalement nus, de leurs peaux contre la mienne. Un spasme de plaisir contracta mon vagin à l’idée de me sentir bientôt pénétrer. J’avais furieusement et douloureusement envie de sexe. Dante ne daignait m’honorer de ses faveurs que lors de ses soirées particulières et, revendiquait le droit d’être toujours le premier à me posséder. Un privilège que je ne lui contestais pas. Mais cette nuit…

Signaler ce texte