Bernard de la Villardière sur les traces de Christophe Colomb

bathilda

Trafic, convoitise et big business: Enquête Exclusive en eaux troubles.

Mèche folle au vent et raie sur le côté, il s'avance face à la caméra. Sa démarche chaloupée, reconnaissable entre toute démontre toute l'aisance et la classe naturelle de Bernard de la Villardière. Sa chemise de baroudeur immaculée fait ressortir son bronzage. Une voix suave et envoutante envahie nos écrans. Enfin un peu de journalisme engagé et combatif pour clôturer cette soirée dominicale! 

"Bonsoir! Aujourd'hui, Enquêtes Exclusives va vous faire découvrir un monde d'exception, un lieu auquel seuls quelques privilégiés ont accès. Il fascine, il intrigue. Il regorge d'un nombre incalculable de trésors. Lieu de rendez-vous convoité et très prisé, personne ne sait vraiment ce qui s'y passe et pourtant tout le monde en parle. Pour nous guider dans notre périple, un personnage hors-du-commun. Aventurier, aventureux, avant-gardiste, avançons à sa rencontre". 

Avec la grâce qui le caractérise, Bernard se meut vers un vieil homme. L'oeil averti reconnaîtra Christophe Colomb. Les autres pourront lire le sous-titre d'M6 "Christophe Colon - Marin, Explorateur - Divorcé 3 enfants". 

Bernard de la Villardière: "Ola, estoy Bernado!"

Christophe Colon: "Vous pouvez parler français. Et je ne suis pas Espagnol de toute façon. Je suis né à Gênes". 

Silence et incompréhension de la part de notre reporter d'investigation. 

CC: "C'est en Italie!"

BdV: "Oui, bon c'est pareil. Passons." En aparté : "On coupera au montage". Il reprend: "Alors Christophe, vous êtes un explorateur qu'on ne présente plus, vous avez fait des découvertes incroyables. Mais vous nous avez confié avant le tournage que de vos nombreux voyages, il en ait un qui vous a particulièrement marqué, duquel vous n'êtes pas revenu indemne. Que pouvez-vous nous dire de ce périple?"

Christophe ferme les yeux un moment, s'imprégnant des souvenirs: "Ah! Ce voyage, j'en suis sortie transformé. Je peux même affirmer qu'il a laissé des traces. Mais imaginez pour moi, l'émotion d'un tel retour aux sources, sur la terre de mes ancêtres, les Colon. Définitivement, ça a été LE voyage de ma vie. Si je devais n'en retenir qu'un, ça serait celui-ci."

BdV: "Il parait que les fonds marins y sont exceptionnels!"

CC: "C'est vrai, j'ai eu la chance de pouvoir approcher de près des raies magnifiques."

BdV:"Vous vous y êtes rendu plusieurs fois?"

CC:"Non. Une seule fois. En 1497. L'année précédente avait été particulièrement éprouvante. Je la qualifierais même d'Annus Horribilis. 

BdV: "Et les autochtones?"

CC:"Comme on dit chez moi, quand il y a de l'Indi-Gènes, il n'y a pas de plaisir. Pourtant, là-bas vivent les êtres les plus chaleureux qu'il m'a été donné de rencontrer. Ils n'ont qu'un objectif: vivre en pet."

BdV: "Mais Christophe, où est cet endroit magique?"

Silence. 

CC: "Dans ton cul."

Bernard se retourne vers la caméra: "Voilà une interview qui restera dans les annales!"

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