YL rencontre AGAPES

Si nous voulions parler chez les grecs anciens d’amour, on aurait dit agapé, et pour les premiers chrétiens, rien ne valait un repas généreux exaltant les papilles, pour entretenir l’amour de leur nouveau dieu unique.

L’amour se fit ensuite pluriel pour former les agapes.

Avec le temps la notion religieuse, peut-être à cause des nombreuses crises de foie consécutives aux excès, a quitté le devant de la scène.

Ce rituel ripailleur a été repris par diverses confréries, dont la plus célèbre et la plus discrète sauf en tenue est la franc-maçonnerie.

Qui dit agapes, dit banquet ou les plats toniques et mets moelleux ornant les dessus de table foisonnent, accompagnés du jus de la grappe de raisin fermenté et de la bière philosophale.

L’amitié fraternelle y est cultivée plantureusement entre amis partageant les mêmes valeurs, au cours d’un bal de mandibules faisant place à la concorde, tout en combattant par la bombance tout régime autoritaire.

Les plus grasses agapes dans les Alpes auxquelles nous assisterons, se déroulent en un fort qu’a le pied brillant, en sont exclus les aigres nobles et les ânes simulant. Traditionnellement on entame le festin par le jambon d’Aoste, enchaînant les plats relevés jusqu’au plateau de fromage pour s’achever par  la crème mont-blanc ;  ce gueuleton digne du gaulois local Chamonix finissant par les chants du Berry.

Quand on les mélange, les agapes apparaissent sur sa page.

Et pour terminer une citation de Vincent LEBOUCHON (1920 – 1951) :

Le plus dur à digérer fut de finir les agapes dans le fossé.