A quoi bon

nehara


 Je pourrais hurler, tout casser, faire esclandre, pour exprimer ma frustration, ma rage, d'être ainsi trahie, dupée, abusée...Car la souffrance se fraie un chemin destructeur jusqu'à la tachycardie. 

Mon cœur s'essouffle de son souffre douleur...Toi...

Mais à quoi bon? Cela n'y changera rien...absolument Rien. Hormis un éphémère apaisement dans une irruption de violence verbale, gestuelle. Une agitation puérile qui de toutes manières, ne m'empêchera pas de couler à pic dans les maux amoureux.

Déception, lassitude, écœurement jusqu'au dégoût de vivre quand, dans ses tourments on sombre corps et âme.

Mais à quoi bon? Je ne puis demander remboursement pour mon investissement...ni exiger explication sur tes choix...

Il n'a jamais été écrit que tu devais m'aimer...m'apprécier certes! C'est le minimum requis pour se rencontrer et se plaire.

Tu ne savais pas d'avance mon désir d'aimer, ni qu'à toi il se lierait. Et je ne le savais pas non plus...

J'aurais pourtant apprécié un peu plus d'honnêteté de ta part. Ainsi tu m'aurais accordé le choix de vivre cette relation sans illusions, si tel avait été  mon désir...

Tu joues égoïstement de tes désirs à l'envers de toutes ces femmes qui, elles ne souhaitent certainement pas qu'une passade, alors qu'elles s'abandonnent à tes fiévreuses embrassades...Mon cœur saigne à cette évocation...

A quoi bon tout cela ? A quoi bon ?

Tant pis pour moi, qui n'ai toujours pas compris que pour certains hommes, le corps d'une femme n'est qu'un terrain de jeux où exacerber leur jouissance jusqu'à la lassitude...et l'abandon de ceux ci pour de nouveaux jouets.

Je crois au don de soi, je crois que ce n'est pas anodin de s'offrir à l'autre. Il y a pour moi dans cet acte quelque chose de sacré qui ne devrait pas se résumer à un simple assouvissement charnel...

A quoi bon tout cela ? A quoi bon?

Je ne peux m'empêcher de penser que nous sommes passés l'un à côté de l'autre aussi bêtement que cela...Nous avons raté l'indicible merveilleux qui se proposait à nous, si nous avions osé nous apprivoiser...


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