Affres (de la jalousie)

Susanne Derève

Tous nos amis sont morts et toi tu m'abandonnes
Pour aller chevaucher d'impudentes Gorgones
Des vierges impudiques au ventre foisonnant
Et de vieilles putains offertes aux passants
 
Tous nos amis sont morts et tels les grands faunes
Qui pillent sans vergogne le lit de leur royaume                
Tu lutines gaiement d'aimables courtisanes
 Et je vais en pleurant tandis que tu te damnes
 
Tous nos amis sont morts il me reste les livres
Et le pouvoir des mots qui parfois me délivre
Du remords
 
De n'avoir pas compris que l'étoffe des rêves
N'était que le haillon de cette nuit sans trêve
Qu'on appelle la mort
 
 
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