Ail ail ail

J'ai toujours sourcillé au scorpion

Il a une façon de te regarder

Sous son chapeau, c'est troublant

Si en plus tu es très belle

Ta tête risque de se dévisser

Sous l'intonation de sa voix

De ses lèvres ourlées, c'est fascinant

Si vous partagez sa table

Il vous rendra tous les hommages

Dans votre état, si crédule, flattée, écervelée

Vous allez céder à un petit sucre trempé

Dans un verre à liquide d'effet vert

Qui vous fera voler en fée lointaine

Vous allez être désolée, chagrinée

De vous sentir abandonnée

Noyée pour un homme du passé

Que vous avez si follement aimé

Seriez-vous folle Mademoiselle ?

Je le crains, je le crains

Je le crains sous son gant de crin.

Qu'il est beau, qu'il soit bon ce scorpion

Qui manie les mots, les images envoûtées

Vous vous ferez prendre par son jeu passionné

De fil rouge ailé en faux anges malicieux

Dans ses pages sombres d'eau de rose aimantée

Vous voilà réduite à être aspirée vous aussi

Vous êtes si pâle mademoiselle

Qu'il serait souhaitable de partir très vite

Avant qu'il ne s'agite de toutes ses pattes

Et ne vous pique comme un moustique.

Aie…

Ail ail ail.

Je vous avoue qu'en ce qui me concerne

J'ai flairé son odeur à la vitesse lumière

Je l'ai vite expédié en constellation

Afin qu'il cesse de piquer le talon

D'un seigneur venu sur moi, manipulateur.

Je ne peux que lui rendre grâce de m'avoir libérée

Mais cependant Qui peut supposer la suite, fortuite

Volontaire involontaire de cette histoire sans fin ?