Attendu que...

Cette phrase n'est pas mienne, je l'ai entendue d'un auteur reconnu par ses pairs. Moi, je n'ai pas été reconnu par mon père.

Si vous ne prenez pas de plaisir à lire mes bouffonneries, ce n'est pas de ma faute ! Car, moi, je vous assure que je m'amuse à les écrire. Autrement, je n'écrirais pas, tudieu, pardi, pardieu ! Rien ne m'y oblige, non plus.

Mais quand je n'écris pas, je n'ai plus d'entrain. Mon lave-vaisselle déborde, mes éviers dégorgent. Les toiles d'araignée pendent en rideaux, je n'ouvre plus les volets, je vis dans le noir.

Je déambule, sans but, chez moi, je ne sors presque plus, je ne me lave plus. Je vais nu et je ne m'habille, pour sortir à l'alimentaire, que de vêtements qui ne connaissent la lessive que par oui dire.

Je ne vois plus personne et je bois comme un trou, tout seul. J'ai des pensées morbides et mon corps se couvre de champignons, de moisissures et de vermines, pendant que mes cheveux tombent et que mes dents se déchaussent.

Attendu que je n'attends plus rien de la vie, je n'attends que le soir que la journée se meurt pour dormir sans trêve et sans rêve.

***

Mais autrement, à part ça. Ça va ! Je peux très bien me passer d'écrire, je ne suis pas addict.

Attendu que je suis un homme libre et indépendant !

N.D.R. Non, je déconne. J'ai connu des phases de plusieurs dizaines d'années sans écriture et la Terre ne s'est même pas arrêtée de tourner.