Attente

Patrick Gonzalez

Photo Andrei Tartovsky

La chambre vide, déserte, le silence assoupi, la lumière muette.

La vie reste dehors bruyante, en couleurs fanées, à d'invisibles fêtes.

Le temps se hâte, se trouble, disparait… Assis sur le grand lit, c'est un homme, il attend, il se tait.

A l'aube immobile, au jour qui renait, il songe nostalgique à d'éphémères passés, veut retrouver le gout, recouvrer quelques forces, vivre encore, vivre vite au rugueux des regrets, à l'âpre des remords.

Quand le sang devient lourd, le cœur cogne aux tempes, l'âme s'émeut, se brouille, s'égare, disparait, sans désir, sans projet, au vide de l'attente.

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