Auto-stoppeur sur lignes droites
rechab
J'ai traîné mes guêtres un peu partout,
vu se dérouler les kilomètres
dans les plaines sèches,
marquées de temps en temps par des bourgades
s'affichant comme les panneaux publicitaires,
avec peu de différence,
car on y trouve toujours des motels
qui se ressemblent ,
les enseignes lumineuses
un peu de travers,
- c'est à cause du vent -
et quand j'entre au bar 358 ,
je commande un hamburger classique,
un supplément de fromage
que j'arrose de beaucoup de sauce.
C'est assez bon mais ça ressemble à s'y méprendre
à celui que j'ai pris hier
dans l'état du Tennessee .
La télé est allumée en permanence ;
il y a toujours ces matches de base-ball .
Ils semblent tourner en boucle, ou bien
selon les endroits,
une ambiance douceâtre
où on fourgue de la musique country
interchangeable.
Après avoir pris deux bières,
je suis allé au comptoir.
J'ai payé avec un billet de 20 dollars,
et laissé un quarter de pourboire .
Personne ne m'a regardé,
je suis sorti, ensuite
pour me remettre à faire du stop
sur les routes rectilignes
qui semblent ne mener nulle part .
Un camion a fini par s'arrêter et me charger
après une demi-heure d'attente .
Le conducteur m'a demandé où j'allais,
je lui ai répondu que je n'en savais rien.
Il n'a rien dit
et s'est contenté de pousser le son
de l'auto-radio.
C'était la même musique country,
douceâtre et interchangeable.
-
RC
· Il y a plus de 5 ans ·Tennessee contre Kentucky
Kentucky contre Tennessee …
l’arbitre vociférait au milieu de l’écran
sur un joueur affalé à terre
longtemps que le football américain ne me passionnait plus
je coupai le son
en finissant de griller la nième cigarette de la journée
jetai machinalement le paquet vide à terre
au milieu des canettes
-est-ce qu’il restait même une bière ?
c’est à ce moment-là que je l’ai aperçu
son visage s’encadrait dans la lucarne, un regard vide
qui ne cherchait même pas à voir,
il avait l’air aussi paumé que je l’étais autrefois
après avoir dérivé de camions en motels
pour atterrir ici
dans ce coin perdu du Kentucky
entre Booneville et Hazard
je le sais à présent je n’irai pas plus loin
mon vieux van en fer blanc est monté sur parpaings
arrimé au sol
et moi vissée à lui
dans ce coin paumé du Kentucky
condamnée à mourir d’ennui
un homme longtemps qu’il n’en est plus passé ici
du moins quelqu’un qui y ressemble
est-ce que les désespoirs s’assemblent ?
poussé la porte d’un coup de pied
et lui ai fait signe d’entrer
Susanne Derève
C'est très cinématographique aussi....
· Il y a plus de 5 ans ·il ne manque pas un ou deux mots à la fin ? ou une ponctuation?
"un homme---- ; longtemps qu’il n’en est plus passé ici "
(il a? ) poussé la porte d’un coup de pied ...
:-)
rechab
J'ai ouvert la porte il pleuvait
· Il y a plus de 5 ans ·Je lui ai fait signe d'entrer
mieux ?
Susanne Derève
peut-être mais j'aimais l'histoire du coup de pied ...!
· Il y a plus de 5 ans ·rechab
J'ai poussé la porte d'un coup de pied
· Il y a plus de 5 ans ·et lui ai fait signe d'entrer
autant finir la nuit ensemble
Susanne Derève
ah bon, carrément ... :)
· Il y a plus de 5 ans ·rechab
dans ce cas il faudrait enlever est-ce que les désespoirs s’assemblent ? :))
· Il y a plus de 5 ans ·Susanne Derève
C'est ce que l'on voit dans les films américains, mais en plus il y a la fameuse tarte aux pommes et le café servi à table.
· Il y a plus de 5 ans ·L'atmosphère y est bien, toujours un peu glauque cette région...
Louve
aime ces routes et ces bars..très film..
· Il y a plus de 5 ans ·mada
humain ? suis pas fan de ce genre de paysage... Mais beau texte !
· Il y a plus de 5 ans ·Gabriel Meunier
Vous m'avez embarqué dans votre voyage.
· Il y a plus de 5 ans ·Lady Etaine Eire