Beware of falling coconuts (5)

wen

Bien qu’Esther ait plutôt de la facilité à supporter les voyages en avion, en arrivant à l’hôtel elle était épuisée. Le voyage avait été éprouvant. En descendant de l’avion, elle avait du mal à émerger en attendant sa valise qui peinait à arriver sur le tapis. S’il y avait bien quelque chose qu’elle ne supportait pas c’était le manque de sommeil. Ces dernières vingt-quatre heures, elle n’avait pas eu son quota de sommeil minimal. Elle avait beaucoup de mal à y voir clair. Les yeux dans le vague, ne pensant à rien, elle regardait fixement le tapis sans se préoccuper de quoi que ce soit d’autre. Elle remarqua à peine l’homme qui la fixait.

La seule chose à laquelle elle pensait c’était dormir.

Elle se retrouvait ici un peu par hasard. Esther travaillait dans une entreprise de la nouvelle économie. Ces entreprises qui prennent prétexte de leur domaine d’activité – les services gérés principalement par l’informatique –, pour faire travailler leurs employés sur des rythmes hallucinants sous prétexte qu’ils travaillent pour l’avenir.

N’en pouvant plus, c’étaient ses collègues qui lui avaient demandée de partir en vacances. Cela devait faire au moins un an et demi qu’elle n’avait pas pris de vraies vacances. Elle était arrivée à un niveau d’énervement et de stress qui ne lui permettait plus de gérer son équipe correctement. Et son équipe avait, en retour, beaucoup de mal à gérer son tempérament explosif. Cela devenait réellement professionnellement problématique. Ainsi, malgré ses réticences, elle avait accepté. De plus, ses collègues lui avaient trouvé la destination idyllique pour se reposer : le Sandy Neptune Pawni Beach, Zanzibar, Tanzanie, Afrique.

Pourtant, même en partant en vacances, elle était capable de stresser et d’être insupportable pour tous ceux qui l’entouraient. Le trajet de Bordeaux, où elle habitait et travaillait, à Paris pour prendre l’avion fut déjà compliqué. Elle réussit à se mettre à dos non seulement le personnel de bord mais également tous les passagers du vol, simplement parce qu’elle ne descendait pas assez vite. Son temps était précieux, et il était hors de question qu’elle prenne un vol une heure avant pour se donner la marge suffisante afin d’éviter de rater son vol international. Malheureusement, une marge de manœuvre d’une demi-heure était trop réduite pour arriver à l’heure pour l’enregistrement de son deuxième vol. Elle avait failli en arriver aux mains avec l’hôtesse, mais avait réussi néanmoins à monter dans l’avion pour la Tanzanie à temps. Une fois installée dans l’avion, elle s’endormit sans demander son reste. Ces quelques heures de repos, bien maigres compte-tenu du nombre d’heures qu’il lui fallait quotidiennement, ne suffirent pas à la détendre. En arrivant à l’hôtel, la seule chose à laquelle elle pensait, c’était dormir. Et elle aurait tué une bonne douzaine de tueurs à gages polonais, est-allemands ou calabrais pour ça.

À peine sa valise posée dans sa chambre, elle enfila son maillot de bain et son paréo pour filer s’installer sur un transat libre. Bercée par l’air chaud et le bruit des vagues, elle s’endormit en deux minutes. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle eut faim.

C’était le deuxième besoin fondamental d’Esther. Outre les huit heures de sommeil lourd qu’elle devait impérativement avoir chaque jour, Esther avait besoin de manger régulièrement. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, et regarda par-dessus son épaule. Elle s’aperçut que les tables étaient dressées, l’heure du repas était arrivée. Elle ne fit même pas l’effort de remonter dans sa chambre pour se changer, les tables étaient dressées en terrasse près de la piscine. Tout se conjuguait parfaitement bien. Elle allait pouvoir déjeuner rapidement et retourner s’allonger. Lorsqu’un garçon de l’hôtel s’approcha d’elle pour prendre sa commande, elle comprit que cela n’allait pas être simple. Esther ne parlait pas un mot d’anglais. Le personnel de l’hôtel ne parlait pas un mot de français. Il allait donc falloir faire avec. Esther comprit que chacun allait se servir au buffet, et se demandait ce que lui voulait ce serveur. Elle comprit enfin qu’il était là pour s’occuper de ce qu’elle voulait boire. Prise au dépourvu, elle commanda une bière un peu au hasard. Quelle ne fut pas sa surprise de s’apercevoir, lorsque le garçon la lui ramena, qu’elle n’arriverait jamais à boire tout ça. Elle en aurait au moins pour toute la journée.

— Quelle idiote, se dit-elle. Je ne suis même pas encore réveillée, je ne vais quand même pas boire de l’alcool. Le plus simple continua-t-elle pour elle-même, c’est encore d’aller se servir à manger.

Un autre serveur se présenta elle. Évidemment toujours en anglais. La seule chose qu’elle reconnut, c’est l’interjection internationale pour se saluer : Hi !

— OK se dit-elle, ça au moins je sais ce que cela veut dire, et je sais le dire.

Elle se leva, bien décidée à répondre à toutes les sollicitations par un bonjour poli, mais en anglais !

En s’approchant du buffet, son regard croisa celui d’un homme assis à une table non loin de là. L’insistance de son regard la surprit. Ne souhaitant à aucun prix entamer la moindre conversation – elle avait trop faim et était trop fatiguée pour faire le moindre acte de relations publiques –, elle prit les devants et lui lança un salut poli rapide tout en se dirigeant vers le buffet où elle se servit une légère assiette. Elle retourna à sa table et avala rapidement les quelques crudités avec un peu de pain. Sans plus attendre, elle ramassa la bière à peine entamée et l’emmena avec elle jusqu’au transat qu’elle avait délaissé auparavant.

Elle cala ses lunettes de soleil sur son nez, regarda la mer au loin, rêva quelques minutes en buvant plusieurs gorgées de bière, puis s’endormit.

Toute l’après-midi, Julien s’était installé sur un transat face à la mer. Il ne cessait de ressasser l’épisode du déjeuner. En désespoir de cause, il décida enfin de se détendre. Il passa toute l’après-midi à essayer de trouver un peu de repos, installé entre la piscine, la mer, et le bar. Il s’était placé sous un arbre dont tombaient des fleurs par moment. C’était de ravissantes petites fleurs blanches et il s’imaginait déjà en train d’en ramasser quelques-unes pour les amener à sa belle et tenter de rattraper la faute qu’il avait commise le midi. Toute l’après-midi, il se demanda comment aborder sereinement une discussion alors qu’il n’avait même pas montré la plus élémentaire politesse. Puis il se décida à prendre son livre.

Il avait pris la résolution de venir en vacances avec un livre assez facile à lire. Il n’en avait pris qu’un seul mais le nombre de pages correspondait exactement à l’idée qu’il se faisait d’une activité intellectuelle sur une plage au bord d’une piscine. C’était un livre dont un film d’horreur avait été tiré, très bon film pour autant qu’il s’en souvienne. Il s’était dit qu’un livre qui faisait environ mille pages suffirait largement pour la dizaine de jours qu’il avait à passer ici. Entre les séances de baignade et de sieste, normalement il arriverait à le finir. À peine commencé, il était passionnant. Cela ne manquait pas de lui causer quelques soucis existentiels et métaphysiques, puisqu’il avait à choisir entre aller se baigner, comme l’exigeaient ses muscles qui n’étaient plus sollicités depuis trop longtemps, s’assoupir comme le demandait son esprit qui n’avait absolument ni la force ni l’envie de faire autre chose que de s’endormir, ou enfin lire son livre que sa conscience et son intérêt demandaient. Pourtant, il n’arrivait à rien d’autre qu’à regarder cette fille qui se trouvait à assez bonne distance de lui, à quelque trente ou quarante mètres. Elle divaguait tranquillement entre la plage, la piscine, et son transat où l’attendait toujours la même bière qui devait largement être chaude depuis.

Il la regardait de loin. Il la scrutait. Il tentait de percer son secret, pourquoi était-elle là. Pourquoi était-elle toute seule. Cherchait-elle, elle aussi désespérément, à trouver son bonheur entre le transat, l’eau de la mer à trente degrés et celle de la piscine à vingt-huit.

Tout au long de l’après-midi, Julien put regarder plus tranquillement la femme allongée sur le transat non loin de lui. Une impression de sérénité se dégageait d’elle.

Il sourit en lisant l’écriteau accroché à l’arbre non loin d’elle. Beware of falling coconuts, y était-il écrit.

— Attention aux chutes de noix de coco… répéta Julien à haute voix en français. Alors ça c’est original, continua-t-il. Et en effet, il vit quelques noix de coco qui trainaient ça et là au pied de l’arbre, probablement tombées depuis quelques temps déjà.

Puis, sans voir l’énormité du lien que son esprit faisait, il continua de s’amuser de ses réflexions.

— Généralement, on dit tomber amoureux mais là, avec le risque de prendre une noix de coco sur la tête, ça devient beaucoup plus risqué, se dit-il en riant.

Il se rendit compte qu’il ne l’avait pas encore détaillée physiquement. Même s’il la voyait de loin, il put s’attarder sur les aspects physiques. A chaque coup d’œil jeté vers elle, il trouvait un nouvel aspect qui lui plaisait. Cette femme était vraiment magnifique. Elle était mince. Presque menue. Elle devait mesurer environ un mètre soixante-cinq mais paraissait plus grande. Il apprécia particulièrement le moment où elle se mit de la crème sur tout le corps. Sans être bronzée, elle n’avait pas la peau blanche d’une parisienne. Julien remarqua particulièrement la finesse de ses jambes, sa taille marquée, ses bras fins, et ses doigts de pianiste. Bien qu’il n’ait pas la moindre idée de la réalité de ce qu’il pensait, il l’imaginait musicienne. Même si ses mollets étaient fins, cela ne faisait pas ressortir pour autant ses cuisses et ses hanches. Seule sa taille parfaitement dessinée faisait la jonction entre son buste et son bassin. Son ventre était musclé, et Julien voyait sa poitrine se soulever régulièrement au rythme de ses respirations. Il remarqua ses seins menus sous son maillot de bain léger. Julien remarqua le minimalisme de son maillot. Il était composé, pour le bas comme pour le haut, de quelques triangles bleus pâles rattachés entre eux par de simples ficelles. Julien aimait particulièrement son visage. Il était comme son corps. Fin, musclé, racé. De manière totalement irrationnelle, Julien voyait en elle une femme décidée, volontaire, autonome. Il avait du mal à voir son visage précisément de là où il était. Il ne pouvait pas avoir sa bouche fine, ses petites pommettes, et ses yeux en amande parés de cils audacieux. Il pouvait cependant voir ses cheveux mi- longs, châtains clairs, qu’elle avait ramenés en queue de cheval.

À plusieurs reprises, Julien put voir comment elle se déplaçait. Que cela soit pour aller se baigner dans la mer, ou plonger dans la piscine, à chaque fois c’était une nymphe qui apparaissait devant lui. Il avait suffi de quelques pas pour que Julien soit totalement subjugué par sa classe naturelle.

Cette femme avait des doigts de pianiste, un corps de danseuse, et la grâce de Vénus sortant des eaux de Botticelli. C’est surtout lorsqu’elle sortait de l’eau justement que Julien évitait de la regarder trop fixement. Le regard qu’il portait sur elle à ce moment-là en devenait presque déplacé. Il était subjugué, envoûté.


(à suivre)

  • Mais bien sûr Dame Lyse, fais comme chez toi, pas de problème.
    Et merci du compliment sur mon joli p'tit... coup de plume.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

  • Merci Wen de prendre la peine de me guider. C'est très sympa d'ta part !
    Et bon tous les zommes ne sont pas Que des bestiaux attirés par heum...voyez quoi !!
    Wen, je peux faire de la pub sur ton post pour un auteur dont j'ai adoré le livre???
    Je te suis Wen, t'as un joli p'tit c...pardon, coup de plume !!

    · Il y a presque 12 ans ·
    D9c7802e0eae80da795440eabd05ae17

    lyselotte

  • Heureusement, il reste des courageuses qui affronteraient toutes les fautes d'orthographe, toutes les fautes d'accord, toutes les mauvaises tournures grammaticales, toutes les invraisemblances (meuh non !! un homme ne penserait jamais ça ! Il n'en sont pas capables...) pour me donner leur sentiment sur cette belle histoire de rencontre entre un gentil benêt qui vit un coup de foudre et une femme amazone qui se rend compte au bout de 3 jours que ce type est un homme avec l'attirail qui va avec... si vous voyez ce que je veux dire et que donc il peut servir à autre chose qu'à faire la conversation...

    Mais je m'avance trop ! Je vous laisse découvrir la suite dès demain.


    @Sophie : J'essaie en effet d'assumer, de cultiver et de montrer ma part de féminité, n'est-ce pas celle qui plait le plus aux femmes ?
    (cf. ton poème sur les dragueurs, tu as oublié le "sensible" que tu peux ajouter aussi à ta suite prévue...)

    · Il y a presque 12 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

  • Franchement, je pense qu'il n'y a que les filles qui lisent ce genre d'histoires. Et encore ! pas toutes.
    Pour la petite histoire, j'ai eu un message privé d'une femme (fidèle lectrice par ailleurs) il y a quelques épisodes qui m'a dit en substance : Wen, ton histoire là, j'accroche pas ! (avis étayé parfaitement acceptable et heureusement qu'il y a aussi des gens qui n'aiment pas et qui me le disent de manière argumentée).
    Moralité, il y a l'histoire d'une part qui, à mon avis n'intéresse pas ou ne fait pas rêver les mecs qui se disent, au fur et à mesure des paragraphes que c'est n'importe quoi, qu'aucun de leurs congénères ne dirait/penserait/ferait ça ! Et d'autre part, il y a aussi le style qui, sur ce coup là, est je l'avoue sacrément lourd et limite rébarbatif.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

  • Quand même, c'est dingue, il n'y a que les filles qui laissent des commentaires! Question: est-ce que les hommes ne lisent pas ce genre d'histoire ou est-ce qu'ils ne veulent pas que ça se sachent...qu'ils les lisent en douce? Bravo à toi Wen, moi je trouve ça génial que des hommes écrivent des histoires d'amour, même s'il n'y a que des filles pour les lire. Un homme qui assume sa part de féminité, c'est quand même le top!!! Ah! Ces sagittaires!!! C'est ce que je dis, le signe du zodiac le plus à même de comprendre les femmes...j'essaye un peu de provoc pour voir si ça va amener des messieurs à dire ce qu'ils pensent de ton histoire.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Img 1518

    divina-bonitas

  • @La vie en rose : Bienvenue dans cette histoire avec nous tous. Quant à savoir si Julien existe, attendons un peu de savoir comment tourne cette histoire...

    @Sweety : T'es une petite maline toi... [œil en coin, sourire équivoque]
    Sauf que Nancy et Frank, c'est pour un des épisodes suivants (le 8 ou le 9 de mémoire...). Et là ça aura du sens, là ça voudra dire quelque chose.

    Et effectivement, la suite sera publiée demain avec probablement quelques provisions pour le week-end (cad un épisode supplémentaire demain après-midi).

    · Il y a presque 12 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

  • demain la suite?!!!vivement demain alors!!!

    · Il y a presque 12 ans ·
    Suicideblonde dita von teese l 1 195

    Sweety

  • Punaise Wen...faut pas faire ca!!écrire comme ca et ajouter cette musique...ca bouleverse
    J'ai ce petit air dans la tête:
    I know I stand in line/Until you think you have the time/To spend an evening with me
    (...) And then I go and spoil it all/By saying something stupid like I love uuuuu

    ...
    sinon bien résumé...tu sais il me plaisait déjà bien Julien avant dans les autres récits cet idiot attachant..là je craque..tu veux pas me le présenter ?! ;)

    · Il y a presque 12 ans ·
    Suicideblonde dita von teese l 1 195

    Sweety

  • ça nous fait rêver parce qu'un homme avec de pareilles pensées ça n'existe que dans les romans mais le pire c'est que nous sommes toutes accros à cette histoire

    · Il y a presque 12 ans ·
    Img 4806 orig

    la-vie-en-rose

  • Ah ! Je me demandais quand tu allais pointer le bout de ton nez chère Lyse...

    Je t'accueille avec grand plaisir ici pour te raconter l'histoire de la rencontre entre Esther et Julien.
    Je te fais le pitch : Julien est un grave neuneu qui a flashé sur une créature de rêve à l’hôtel où il passe ses vacances...

    Ça va les autres ? j'ai bien résumé ou vous voudriez ajouter quelque chose ?

    · Il y a presque 12 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

  • Bon bin voila, j'ai mis le nez dans cette histoire et , va falloir que je lise la suite maintenant, screugneugneu !!

    · Il y a presque 12 ans ·
    D9c7802e0eae80da795440eabd05ae17

    lyselotte

  • C'est surtout qu'il n'a que ça à faire le pauvre ! Mais oui, c'est limite obsessionnel, je te l'accorde.
    Maintenant, c'est un peu ça aussi un coup de foudre non ? Comme une noix de coco qui te tombe sur la tête...

    La suite demain.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

  • ah c'est bien on a un peu fait la connaisance d'Esther, mais tres peu. par contre Julien ca tourne a l'obsession il a interet a etre discret sinon elle va le prendre pour un obsede. j'aime beaucoup le cheminement de l'esprit de Julien, ca a commence pas les questions, la timidite et la,la revue en detail de son physique, mais que va-t-il faire apres? allez je vais faire la sieste et je reviens pour lire la suite.

    · Il y a presque 12 ans ·
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    christinej

  • Ça tombe bien, j'ai l'impression qu'il n'y a que des femmes qui lisent cette histoire... mais j'espère bien que ça vous fait rêver un tout petit peu aussi quand même !

    En tout cas, je prends les compliments avec grand plaisir. Et j'espère bien perturber la lectrice ou le lecteur dans la même veine encore un peu plus par la suite !

    · Il y a presque 12 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

  • Wen, il ne faut pas que les hommes lisent ton histoire au bureau, ils vont avoir du mal à se concentrer sur leur business plan ou leurs courbes des ventes...en en imaginant d'autres, prometteuses sous le bikini turquoise! Cette histoire devrait être considérée comme un élément perturbateur des connexions cérébrales, une raison valable pour quitter le boulot et aller faire la sieste.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Img 1518

    divina-bonitas

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