Buglose

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Le ciel a déversé ses longues peines accumulées.

Rendra t-il limpide le prochain jour ?

Gloire et promesses !

 Et si on était reliés ?

7 heures.  Mon village se réveille sous les tintinnabules de ses cloches.

 Fière, le nez au vent, la basilique  agite le souffle de ses anges musiciens.

Quotidiennement,  ils annoncent le renouveau.

Au jardin du couvent,  l’arbre centenaire s’enracine un peu plus, dénudé sous la lande.

Son énorme pied mousse les champignons qui s’étirent tout autour,  sous l’œil bienveillant du Saint-Vincent de pierre.

En provenance de  l’angle le plus pieux de la chapelle,  retentit, magnifique une sonate de Bach.

La « Belle Dame » semble  alors frémir tandis que les orgues  se pâment de leurs résonnances musicales.

La prière, elle, chante  sous  la bougie, éclairée fébrilement par une dévote attristée.

Dans l’allée, au dehors,  la fontaine  n’en finit pas d’arroser les piécettes d’or et d’argent, éparses, en son bac.

Au détour,  blanche,  immaculée, solide, surgissant de  son socle de pierre,  la piéta saigne.

Auréolée par son kiosque gravé, elle se délave sous les chagrins, ici, égrainés.

Bleu, tout à coup, le ciel devient bleu  au flanc des  nuages.

Le vent frais à lui seul recommande le châle.

Décembre.

La tiédeur pourtant «  opacite » la lumière.

 Enfin,  la pluie s’est tue  en lissant les cailloux.

2011 fuit lascivement.

Buglose, mon village de piété.

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