Ces nuits d'été

atsuna-revane

J'aimais ces nuits d'été et leur chaleur étouffante.

J'aimais ton corps éreinté par la chaleur, blotti tout contre moi.

Ta peau sur ma peau, ma chair dans ta chair, ton souffle dans ma bouche.

Dans le labyrinthe de ton corps, je me perdais avec délice, comme un voyageur égaré, guidé par une lumière éclatante déchirant la brume.

Les sons qui s'échappaient d'entre tes lèvres - un vrai délice - et tes mains qui s'accrochaient à mon dos, j'en étais fou. Il m'arrivait parfois de me perdre dans le bleu de tes yeux, lacs d'amour et de plaisir, de m'y perdre si profondément que l'air me manquait.

Les sens en extase, saturés de toi, j'y plongeais et replongeais sans jamais m'en lasser.

Je voulais t'entendre gémir, poser mes lèvres sur ton corps brûlant, encore et encore. Découvrir chaque parcelle de toi, en dedans, en dehors, partout et nulle part à la fois.

Mes mains sur tes hanches, j'allais encore plus profond pour atteindre ce joyau qui te faisait frémir, trembler même. Il m'arriva d'avoir peur de te briser sous l'assaut, mais tes mains se resserraient sur mes bras, et tu murmurais "encore" de ta voix désespérément rauque.

Et lorsqu'enfin mon corps se tendait dans un dernier effort, que les étoiles dansaient devant mes yeux et que ma tête explosait, que - malgré moi - je criais ton nom, tu me murmurais à l'oreille un "je t'aime", à peine audible qui me traversait comme une onde de choc libératrice...

Je les aimais, ces nuits-là. Elles étaient douces et rassurantes, comme ta main dans la mienne alors que nous déambulions dans les rues de la ville, le sourire aux lèvres. Elles m'apparaissaient comme l'accomplissement d'un amour qui toujours perdurerait.

À mes yeux, nous étions les plus forts et rien jamais ne pourrait t'éloigner de moi.

Mais vint ce jour où tu m'annonças que "rien n'est éternel", que le souvenir du bonheur passé ne suffisait plus à te donner envie de continuer. Il ne restait de nous que de vagues lambeaux de ce que nous fûmes. J'acceptai sans broncher car je savais combien tu avais raison. Ton amour pour moi porté comme un drapeau à l'assaut du vent avait fini par s'effilocher. "Je t'ai aimé trop fort," disais-tu, "et il ne reste plus rien".

Aujourd'hui, je n'ai toujours pas pu oublier. Dans leur regard, ce sont tes yeux que je cherche, sur leur peau, ton odeur. Dans leurs bras, l'amnésie.

"Tout est fini." Qu'il en soit ainsi.

01/06/2009

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