Corps simples
thib
La parole est ouverte on entend
Aux portes fermées ce que l'enfance
A dit aux fenêtres,
Et c'est la part du feu
Qui prend la chair dans l'eau
Qui répare les ruines laissées par le feu,
C'est la part de l'ombre,
La part des roches et de la neige
La part du sang versé dans l'innocence éclatante du jour,
Ton corps cousu d'abeilles ton corps nu plein d'ors,
Ce sont les femmes d'où tu viens
Glanées aux miroirs qui nous cernent,
L'espace moins l'espace qui ne laisse pas de temps
Mais a fait aux ombres, aux formes,
A Chaque ressemblance chaque correspondance
Une statue claire et liquide où bat ton cœur
Comme la branche au bout du fruit,
Et le fracas du soleil après la pluie !
Toi toute seule rémanente
Couvée de paupières tremblantes dont ont faim les rêves,
Toi entre les rives de l'avenir
Saluant les pauvres les malades le temps retrouvé
Des feux clairs des moissons de feux bleus
Levés contre les cendres de la haine soutenant l'étoile
Des cris surgis des mers,
Toi toute seule et l'eau pure
De ton front offrant au cri de la souffrance un lit,
Haut rêve de vivre sans bâillon ni serrure
Debout dans le sang haut de la lumière.
superbes images ! et de la musicalité dans ces vers libres. Merci.
· Il y a plus de 9 ans ·bleuterre
Il y a toujours un rythme quelque part, en train de donner un pouls, même et surtout dans ce qui est libre. Merci.
· Il y a plus de 9 ans ·thib
ah,, ça j'aime,, ;-)
· Il y a plus de 9 ans ·Patrick Gonzalez
Eh bien, moi, j'aime que tu aimes de cette façon là ! Merci !
· Il y a plus de 9 ans ·thib
Je reste sans voix face à tant de talent.
· Il y a plus de 9 ans ·feather
Quelqu'un mais j'ai vraiment mauvaise mémoire, a dit : "Le talent ça n'existe pas, le talent, c'est avoir suffisamment envie de faire quelque chose". Merci Feather pour ton passage et ton enthousiasme ça me touche beaucoup.
· Il y a plus de 9 ans ·thib
Pas très poésie le Wic d'habitude mais là... grandissime !
· Il y a plus de 9 ans ·wic
Wow sacré compliment Wic ! Merci, j'apprécie énormément.
· Il y a plus de 9 ans ·thib
l'image qui m'est venue d'abord c'est comme quelque chose qui s'ouvre peu à peu et sans entraves. qui libère. Ca : "Toi toute seule et l'eau pure De ton front offrant au cri de la souffrance un lit,", ces vers-là me tremblent dedans. Et "Haut rêve de vivre sans bâillon ni serrure" Là il y a tout. Il n'y a plus rien à dire. Merci.
· Il y a plus de 9 ans ·ellis
Tout s'ouvre à son rythme. Tout est libre et lié, tout est libre d'être lié, tout se transforme. Le temps fait. La vie vit. Tu ne dois pas lire avec tes yeux, tu sais, mais avec quelque chose d'autre qui voit par dessus, qui pénètre, qui sait déjà. Merci.
· Il y a plus de 9 ans ·thib
Superbe ! Merci pour ce poème aux images fiévreuses coulant comme un torrent de lave entre l'innocence et la vérité. J'y vois (entre autres interprétations possibles) une fidèle et profonde description du passage de l'enfance à l'âge adulte, lorsque les rêves se brisent sur la falaise du réel et que la vie apparaît, parfois, dans tout ce qu'elle a de plus menaçant.
· Il y a plus de 9 ans ·Florent Michel
L'interprétation n'est pas mon fort. Mais je ne crois pas aux rêves qui se brisent. Je crois, en fait non, j'ai longtemps cru, et maintenant je sais (sans prétention) qu'ils se fondent au réel. Qu'ils finissent par en faire partie. Et nous en témoignons. Chaque seconde. Dans chaque geste. Qui s'accomplit ou ne s'accomplit pas. Peut être, entre l'enfant et l'adulte, n'y a-t-il que cette différence de savoir et de comprendre la fertilité de ce qui nous entoure. Et sans doute y a t-il de ça dans ce texte. Merci pour la lecture attentive, et sentie.
· Il y a plus de 9 ans ·thib