Cupidon et Sapho.

astrov

Messieurs! Ne présumez jamais de vos forces dans les joutes amoureuses!
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(Je constate que ce poème est le troisième, après "Femme Vampire" et "Désir, badinage et SM", où je place le mot "Bustier".  Alors je m'interroge:  Ferais-je une fixette?)


Enfin! Nous voici, porte close,

En chambrette au lit de velours.

Après maint baisers, maint détours...

Vos yeux baissés, lèvres écloses,


Faisant semblant d'être honteuse,

Vous chuchotez, comme il se doit:

"Oh! Qu'allez-vous penser de moi?!"

Tandis que mes mains hasardeuses


Vous donnent réponse explicite

En caressant votre bustier

Comme par jeu, sans se hâter.

Enlevons-le, mais... Pas trop vite...


Et voici, ma belle imprudente,

Que vous défaites ma ceinture,

Pour constater si ma nature

Est bien solide et très présente!


Pleine d'orgueil et rassurée

Devant la preuve de vos charmes,

Vous éprouvez -non sans alarme-

Que toute votre intimité


Soudain ruisselle comme pluie.

Chavirée, vous placez mes doigts

Au creux trempé de votre émoi!

Vertige... Mon amour... Chérie...


On toque à l'huis! Tiens, qui voila!

Tétons offerts, jambe câline,

C'est la gentille Caroline

Qui veut se joindre à nos ébats.


Entrez, jolie demanderesse,

Car vous avez tout notre accord.

Le lit va changer de décor,

Me voici entre deux prêtresses.


La suite devient très confuse,

Un satyre avec ses Bacchantes,

Tantôt maîtresses, puis amantes!

Cupidon rit, Sapho s'amuse.


Ce long moment d'exquis  labeur,

De ma force atteint la limite.

Je suis vaincu par Aphrodite,

Elle a épuisé mon ardeur...


Mais, enlacées, mêlant leurs crèmes,

Mes donzelles montent aux cieux,

Me laissant là, tout mou, piteux.

C'est un peu vexant, tout de même!


          (Edouard HUCKENDUBLER, amoureux trop présomptueux)









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