Décadence d'une génération

camishka

Petite participation au concours de nouvelles érotiques

Une jeune fille s'éloignait d'une salle, d'où provenait une musique bruyante, en titubant, un verre à la main. Devant la salle, d'aspect miteux, se trouvaient quelques groupes de jeunes qui semblaient eux aussi plutôt éméchés. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait ici. En fait, elle ne s'en souvenait pas, elle n'arrivait pas à se le rappeler. Elle s'arrêta enfin et se laissant tomber à genoux dans l'herbe, renversant la moitié de son verre par terre. Elle ne sentait pas l'alcool couler sur sa main et qui commençait à sécher, formant une pellicule poisseuse sur sa peau. Elle posa son verre à côté d'elle et se tortilla pour finalement réussir à s'asseoir. Sa tête roula sur ses épaules ; elle n'arrivait pas à la maintenir droite. Elle était fatiguée. Elle se laissa tomber en arrière. Elle souriait, la soirée se passait bien. Tout au long de la fête, elle n'avait pas été consciente de grand-chose, pas même des regards des garçons qui glissaient sur elle. Elle était tellement habituée à être ignorée, éclipsée par des filles plus séduisantes qu'elle. Mais ce soir, elle était une étoile, une étoile modeste. Ses mouvements étaient inconsciemment lascifs. 


Elle roula sur elle-même, se redressa sur ses bras et se rassit. Elle regarda en direction de la salle et constata que certains garçons s'étaient rapprochés d'elle. Elle ne pouvait rien identifier. Elle saisit son verre et le vida d'un trait. Elle ne pouvait plus sentir la brûlure de l'alcool ; elle en avait trop bu. Elle tenta ensuite maladroitement de se relever, mais ses jambes étaient trop faibles. Avant qu'elle n'ait pu réessayer, une main se tendit devant elle. Elle leva les yeux et croisa le regard acier d'un jeune homme qu'elle trouva immédiatement séduisant. Elle prit sa main et se sentit soulevée du sol. Sans la lâcher, il la conduisit à l'intérieur. 


Quand ils ouvrirent la porte, la musique résonna dans son esprit. Une centaine de jeunes hommes et jeunes femmes se déhanchaient furieusement. Ils se fondirent dans la foule. Elle s'arrêta au milieu de la piste, lui tourna le dos et commença à danser. Tous les regards étaient focalisés sur elle, mais elle n'en avait pas conscience. Elle dansait, tout simplement, libre. Elle n'était pas consciente des regards lubriques posés sur elle. Elle n'avait plus conscience de rien. Tout ce sur quoi elle parvenait à se focaliser, c'était le corps du jeune homme avec qui elle dansait et ses mains sur son corps. Il les avait d'abord posées sur ses hanches, savourant les mouvements sensuels qu'elle exécutait, puis il les avait déplacées sur son ventre afin de la plaquer contre lui. Profitant de cette promiscuité, il avait enfouit son visage dans le cou de sa cavalière, effleurant sa peau de ses lèvres, chatouillant son oreille du bout du nez. Il sentit le pouls de la jeune fille s'accélérer et le mouvement de ses hanches se fit plus suggestif. Leurs corps, déjà brûlants, s'enflammèrent. 


N'y tenant plus, il la retourna brusquement, la forçant à lui faire face. Il la saisit par la taille et la pressa à nouveau contre lui. Elle noua ses mains autour du cou du jeune homme et plongea son regard dans le sien. Elle se sentait tellement belle dans ces yeux bleu gris. Quelque chose qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Elle avait toujours assisté à ce genre de regard, mais jamais dispensé à elle-même. C'était tellement enivrant, bien plus que tout l'alcool qu'elle avait pu boire pendant la soirée. Elle bougeait lascivement ses hanches, savourant la sensation de des mains puissantes posées sur elle. Inconsciemment, elle mordillait ses lèvres en lançant un regard ardent. Elle ne savait pas où elle trouva l'audace de faire ce qu'elle fit, mais elle s'en moquait et elle planta ses lèvres sur celles de son cavalier.


Les mains de celui-ci descendirent sur ses fesses et une vague de désir les submergea. Avant qu'elle ne s'en rende compte, ils étaient dehors, mais ce n'était pas le même côté qu'un instant auparavant. Ici, il n'y avait qu'eux. Elle glissa ses mains dans les cheveux du jeune homme. Ils s'embrassaient furieusement ; il n'y avait aucune tendresse dans cette étreinte, ils étaient animés par un désir primitif et bestial, amplifié par les effets de l'alcool. Ils rompirent leur baiser, à bout de souffle. Pour la première fois cette nuit, elle était consciente de quelque chose : son désir. Et désormais, c'était la seule chose que son esprit, embrumé par l'alcool, était capable de ressentir. Elle nota brièvement en lui quelque chose qui réveillait une sorte de souvenir dans son cerveau, sans être capable de l'analyser et la pénombre qui régnait dans la salle n'avait pu l'aider à dénoter ce petit quelque chose. Cette pensée s'envola rapidement. Elle se concentra sur son désir et elle se demanda s'il ressentait le même au fond de lui. Il la plaqua doucement contre le mur froid. Les mains du jeune homme glissaient sur les cuisses de la sorcière, remontant ainsi la courte robe. Elle glissa ses doigts sur son torse et remonta jusqu'à son cou et elle l'embrassa. Il passa ses mains sous ses fesses et la souleva comme si elle ne pesait rien. Comprenant l'incitation, la jeune fille enroula ses jambes autour de sa taille.


Du bout des doigts, il caressa délicatement sa peau jusqu'à la naissance de ses seins. Leur respiration se fit plus bruyante. Les lèvres du jeune homme s'éloignèrent des siennes pour suivre la courbe de sa mâchoire et descendirent dans son cou. Elle haletait alors qu'elle le sentait mordiller sa peau de toutes parts et descendre de plus en plus bas. Impatient, il repoussa les bretelles de la robe et la descendit, laissant ainsi voir le soutien-gorge de la jeune fille dont il se débarrassa rapidement. A son tour, elle le fit retirer sa chemise, la déchirant à moitié. Elle couvrit son torse de baisers, de morsures, de caresses et de griffures. Elle ne réfléchissait pas à ce qu'elle était en train de faire.


Le jeune homme reprit vite le contrôle de la situation et emprisonna ses poignets au-dessus de sa tête. Il fit glisser son autre main sur sa poitrine qu'il caressa rudement, provocant des frissons à la jeune fille, avant de descendre doucement vers son bas-ventre. La jeune fille commença à gémir doucement alors qu'elle sentait le jeune homme glisser sa main sous son sous-vêtement. Des vagues de chaleurs parcouraient son corps et sa respiration se fit de plus en plus saccadée quand tout à coup, il arrêta son geste, tendant l'oreille vers la salle. Des bruits de casse et des cris apeurés se faisaient entendre. Il jeta un coup d'œil par la porte qu'il entrouvrit à peine et jura. Il fit lâcher prise à la jeune fille et chercha sa chemise des yeux. Il la trouva et, dessus, se trouvait le soutien-gorge qu'il avait enlevé à sa conquête. Il enfila son vêtement, dont il ne put fermer que deux boutons, les autres étant cassés, et se tourna vers la jeune fille. Elle semblait complètement perdue et effrayée. La magie du moment c'était envolée si soudainement qu'elle ne savait plus où elle se trouvait. Il l'aida à remettre sa robe et lui indiqua la direction à prendre :

 

 

« Vite ! Tu vas rentrer chez toi et tu vas te mettre au lit. »

           

 

Il agrippa son bras avant qu'elle ne s'éloigne pour lui glisser à l'oreille :

 

 

« Ne t'inquiètes pas, nous nous reverrons. Je finis toujours ce que j'ai commencé. »

 

           

Elle frissonna en sentant le souffle brûlant sur son oreille et s'enfuit dans l'obscurité de la ruelle.

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