DÉLICIEUX CHAGRIN

Me moulant à l'odeur de tes brumes matinales, je te sens griffonneur d'orgasmes, grignoteur d'idylles. Pourtant, tes passions m'allument comme autant de cierges bénis par la marée des séductions. Le voile d'été obscurcit mes pensées; ne serais-je que lueur passagère, égarée dans ces frivoles nuits oubliées… Ton pas saccade ma pensée. Je me cambre de vertiges, de ces moments latents, d'un corps s'écumant sans voix.

Je rêche toujours contre ces aiguilleuses enflammées. Un baiser, au loin, trépasse esseulé. Une main m'aura oubliée. Une main se sera dérobée. Une main se sera tue…

Que de frissons m'habitent toujours. Rêves et passions, non-lieux de la jouissance, petits sentiers secrets où turbulence et raison s'affrontent à l'étang des murmures, là où grenouille toujours, mon ventre négligé.