Derrière tes mains froides

Je te vois monter et descendre
ces collines, contribuer à leur mystère,
en portant un masque de terre .
Tu te caches derrière tes mains froides ;

c'est vrai qu'il est bientôt décembre ,
et que la lune prend cet air malade .

Tes compagnons sont des oiseaux de nuit ,
et à ton approche, les chats s'enfuient ;

on a invoqué l'esprit des pierres ,
vers lequel se tournent les sorcières ,
ces ombres des bois
que tu tiens entre tes doigts
comme des excroissances.

Malgré que s'étende le silence ,
à la manière d'une vague brune ,
les défunts dialoguent dans la brume .

Ils semblent lentement s'en extraire ,
en une longue procession
secouant leurs haillons
au moindre courant d'air.

Pour que se comblent ces plaies de lumière,
il faut attendre le lendemain
pour que j'emprunte sans crainte, le chemin
conduisant au cimetière .
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RC