Emmène-moi...

Oui, tu m'as emmenée autour de la terre, toi, Le peintre des mots en chansons. Avec ta Bohème, tu m'as enflammé le cœur, et celui de tant d'autres aussi. Tu m'as entraînée sur les rives de tes brûlantes pensées, au gré de mes joies et de mes peines…

Ton nom, toi le petit arménien, s'est inscrit en gros en haut de l'affiche, avec la Mamma, tout en émotion - les comédiens : hommage si gai aux magiciens qui arrivent - Tu t'laisses aller : le mariage qui use - Comme ils disent : Une cause que peu osent défendre…et des chansons pour les peuples qui souffrent : Emmenez-moi autour de la terre, il me semble que la misère serait moins pénible au soleil… tant et tant de mots ciselés, de cris à la vie !

Et la môme Piaf, en son temps, t'a aidé à t'élever. Une pure amitié entre cette grande de la chanson populaire et toi, encore si petit.

L'âge venant, tu n'as rien oublié de tes amis, de tes amours. L'amour que tu chantes si bien !

Ah ! Tes amours qui faisaient si bien l'amour…Sur ma vie, je t'ai juré un jour…Mourir d'aimer…Tu n'as pas changé… C'est comme un jour, ça s'en va l'amour…Et toi, dans ton coin, tu ronges ton frein… mais il faut savoir quitter la table lorsque l'amour est desservi, n'est-ce pas ?

Mais tu restes ému dans le petit bois de Trousse chemise, où tu as voulu, d'un élan superbe, conjuguer le verbe aimer son prochain ! La mer était grise, elle ne l'était plus…

Et ce triste jour où « L'Aiguille t'a volé ton fils…chanson souffrance.

« En regardant fleurir

« Tes printemps avec grâce

« Je n'ai pas sous tes rires

« Etouffé tes angoisses »

Qui ne connait pas ce manque, cette souffrance latente…

Emmenez-moi encore autour de la terre Charles Aznavour, emmenez-moi contre vents et marées au bal des émotions…