• En Tiers ment •
nessim
il s'est laissé partir
Il s'est laissé partir, acceptant leur chagrin,
ils trouveront leurs raisons à force de regrets,
ce sera faute à la vie, qui vient de leur enlever,
celui qu'on ne remplace pas, celui "qu'il y en a qu'un",
il gagnera l'enchère en vedette aux "trop tard",
quand le manque viendra à ne "pouvoir se voir".
C'est toujours comme ça, on le dit bien assez :
A trop "pouvoir se voir" on finit par se manquer.
Ils l'ont laissé partir, dans son coin, sans un bruit,
pour eux tout allait bien pensaient-ils, ont-ils dit !
Ils l'ont laissé partir, comme on laisse au tiroir
les enveloppes se ternir sans lumière dans le noir,
comme ces belles pensées, belles photos, dates fêtées,
emballés beaux souvenirs, jamais dépoussiérés.
C'est toujours comme ça, et tout le monde le sait,
on regrette de perdre ce qu'on à délaissé.
Ils l'ont laissé partir, tout seul, sans témoin,
lui n'a rien demandé ni prévenu personne,
de ce départ-là, il ne partagera rien,
ni heure, ni date ni lieu, seule la durée raisonne.
eux ne le verront plus, plus jamais pour de vrai,
ils auront des images qu'ils devront animer,
c'est toujours comme ça, on ne le dit pas assez,
l'autre c'est quand il est là, qu'il faut le projeter.
L'ont laissé se faire la malle, celle qui n'a rien dedans,
c'est pas lâche, non normal, mal de l'autre dérangeant,
ils l'ont laissé s'enfuir comme on laisse pourrir,
un bout de pain ou un fruit, délaissé a moisir,
ou bien comme ces choses, à faire à dire encore,
qu'on laisse doucement, mourir, sans donner corps.
C'est toujours comme ça, et tout le monde le sait,
l'autre avant qu'il s'en aille, il faudrait le rappeler.
"pas facile de lui parler madame vous savez
le mal à vivre fait fuir, peur d'être contaminé"
Ils l'ont laissé partir, loin, plus rien ne peut prédire
que leurs mots maintenant pourront lui parvenir,
et puisque de son temps ils n'avaient pas tout dit,
le regret sera gagnant, aussi forte que soit l'envie.
C'est toujours comme ça, et tout le monde le sait,
il y a bien plus à dire dans tout ce que l'on tait
Ils sont nombreux venus pour le voir partir,
lui, cela faisait des lustres qu'il avait disparu,
malgré les circonstances, beaucoup purent se ravir
de se revoir depuis le temps, qu'ils ne s'étaient pas vus.
Et chacun dans sa quête, du graal de "la" raison
avance une cause au geste, du pire des abandons,
ânonnant au passage : "une vie c'est sacrée"
pouvant bien le répéter, faute d'en témoigner.
Ils étaient là entre eux, en salut d'au revoir,
à coup d' "à la prochaine !" en évitant mémoire,
du futur rendez-vous, où l'un d'entre eux sera,
sans confort dans la boite, celui qu'on enterrera.
Ils l'ont laissé partir ils auraient pût le voir venir,
les larmes sont en éclats à la place des rires,
c'est toujours comme ça, par défaut d'attention,
ceux qu'on aime, en partant, inondent l' horizon.
Ils l'ont laissé partir, par petit pas d'absences,
glissants en bruits de fond devenant file de l'air,
lui laissant l'eau de là, de là où l'on se terre
pour voguer solitaire sur une mer de silence
Ton texte est, c'est vrai un peu triste, mais qui est fautif si ce n'est la vie qui passe et vient nous enlever ceux que l'on a aimé ? Et doit-on en faire l'éloge ou simplement aimer ? Et enfin sont-il partis (on pourrait imaginer que si l'on part on peut revenir non ?) ou sont-ils morts en laissant en nous un espace qui n'est que souvenirs? A notre tour, ne partirons-nous pas … ou choisirons-nous de mourir? Ceci-dit, ton texte est très beau.
· Ago almost 8 years ·nyckie-alause
la vie qui passe n'a ni qualité ni défauts, elle passait avant nous et continuera après, l'homme qui passe lui a un point d'arrivée et de départ, un de ses plus grand défaut, est un défaut d'attention, je crois que la vie ne nous enlève rien, c'est nous qui posons les frontières de ce qui nous touche ou de ce que l'on oublie...au passage
· Ago almost 8 years ·je crois que quand on part, d'ou que ce soit pour aussi longtemps que ce soit notre mort appartient à l'oublie ou pas. c'est l'oublie qui nous tue...Merci de cette lecture nyckie- alause (suis toujours interrogatif sur le choix des pseudos:-)
nessim
C'est juste mon nom… Enfin mon prénom suivi de mon patronyme. Je ne comprends pas le concept de "pseudo" pour moi-même…
· Ago almost 8 years ·nyckie-alause
Merci Nyckie, on est d'accord sur les pseudos...Nessim est mon vrai prénom
· Ago almost 8 years ·nessim
"ceux qu'on aime, en partant, inondent l' horizon."
· Ago almost 8 years ·c'est beau... c'est résonnant... chaque mot trouve sa place, et en même temps, ouvres vers une autre image, vers une autre subtilité...
Merci, pour ces mots, si justes, si beaux, Nessim
mademoiselle-the
Merci d'avoir relevé cette phrase qui contient tout le texte mademoiselle-thè et d'avoir touché ce texte, par cette orthographe de "résonnant" préférée à "raisonnant"
· Ago almost 8 years ·nessim
vous le dites bien, c'est tristement vrai
· Ago almost 9 years ·julia-rolin
merci de votre lecture
· Ago almost 9 years ·nessim
Très beau texte, nessim! Tristement vrai. On attend trop souvent la mort des gens pour faire leur éloge...
· Ago almost 9 years ·anne-onyme
Merci, Anne oui il arrive que l'on oublie des proches et c'est leur disparition qui ravive leur qualité, Merci de cette lecture
· Ago almost 9 years ·nessim
Oh Nessim comme c'est triste...... Kissous...pourtant j'aime ceci car c'est tellement vrai...
· Ago almost 9 years ·ils sont nombreux venus pour le voir partir,
lui cela faisait des lustres qu'il avait disparu,
malgré les circonstances beaucoup purent se ravir
de se voir depuis l'temps, qu'ils ne s'étaient pas vus
et chacun à donner et prendre allégations
qui justifient le geste du pire des abandons,
tout le monde se le disait "une vie c'est sacré"
ça, ils pouvaient le dire, faute d'en témoigner
vividecateri
pour que la poésie soit joyeuse il faut aussi qu'elle soit triste Vivi elle cultive toutes les fleurs d'émotion, comme la vie Merci beaucoup de ta lecture, Bise...
· Ago almost 9 years ·nessim