Entretien avec un Joker.

Voldemort avait transplané dans la salle d'interrogatoire, juste derrière le Joker. Ce dernier jeta un œil sous la table afin de trouver la trappe dissimulée, en vain.

« Surpris, le Moldu ? » susurra-t-il en contournant la table pour s'installer en face du Joker.

« Pas le moins du monde… » répondit-il en haussant les épaules. « Moi aussi, je sais faire des tours de magie… avec un crayon. »

« Ce n'est que de l'illusion. Tu ne peux pas faire de magie, car cela n'est pas dans ta nature. »

« Pff... C'est avec cette brindille que tu te bats ? Moi, j'ai plus d'un tour dans ma poche. Je peux à tout instant te griller avec mon gant chargé d'électricité, ou encore te faire dissoudre sur place avec mon jet d'acide. Sans ta baguette, tu es mort ! »

« Tu te trompes. Je ne peux pas mourir… J'ai divisé mon âme et placé les morceaux dans différents objets qui sont maintenant introuvables et indestructibles… »

« Tu te compliques la vie ! Moi, je ne me prends pas la tête, j'improvise. Je prends par exemple un groupe de jeunes gens, je leur fais croire jusqu'au bout qu'ils peuvent s'en sortir, et à la fin, quand je suis lassé de ce petit jeu, je termine la partie. »

« La Gazette du Sorcier disait donc vrai. Tu es un vrai psychopathe, dénué d'empathie… Bien. Tu seras mon nouveau serviteur. »

Le Joker éclata de rire, d'un rire si satanique que même le Seigneur des Ténèbres sembla frémir un instant.

« C'est une caméra cachée ? » dit-il en faisant signe au miroir semi-réfléchissant à sa droite. Puis il lui jeta un regard noir : « Même pas dans tes rêves, Boldemorve. »

« Comment oses-tu écorcher mon nom, misérable ! Je suis Lord Voldemort, le dernier descendant du sorcier Salazar Serpentard, un des quatre fondateurs de Poudlard, école de sorcellerie et de magie… »

Le Joker sembla amusé.

« Tu peux m'étaler tout ton CV si ça te chante. Mais le mien est vierge… » Il émit alors une sorte de gloussement et dit : « … contrairement à mon casier judiciaire ! »

Son rire diabolique résonna à nouveau dans toute la pièce.

« Pourquoi cet air si sérieux ? », lança-t-il, voyant que Voldemort restait de marbre.

Le Joker se lécha le pourtour des lèvres, et passa une main dans ses cheveux crasseux.

« Quel est ton but dans la vie ? Tuer Harry ? »

« Effectivement, cela fait partie de mes plans… », dit enfin Voldemort. « Quand il n'existera plus, rien ne pourra m'empêcher de régner sur les deux mondes. Tous me craindront, les Moldus comme les sorciers. Et mes fidèles Mangemorts seront là pour faire respecter l'ordre… Quant à la Mort elle-même, elle se prosternera devant moi, une fois que j'aurai rassemblé les trois reliques... »

« Oh, quelle ambition ! » s'exclama le Joker en applaudissant brièvement. « Bien, très bien, mais finalement, qu'est-ce que t'auras gagné ? Quand il ne se passera plus rien et que tu resteras moisir sur ton trône ? Tu regretteras bien vite ton immortalité… »

 Voldemort resta médusé. Il leva sa baguette, prêt à prononcer le sortilège impardonnable… Puis, dans un claquement, disparut.