Evasion

Colette Bonnet Seigue

Laisser l'âme peureuse

Délester sa rancœur

Pour l'idée amoureuse,

Rêves ensorceleurs.

 

Hisser à fleur de cœur

L'amour en étendard,

Aux champs désolateurs

Se prendre pour Icare.

 

Éponger les blessures

A horizon troué,

Au coin d'une embrasure,

A l'antre d'un baiser.

 

Regarder un matin

Dentelé de velours,

A aube de satin

Pour un nouvel amour.

 

Juste pour y trouver,

Paupières généreuses,

Un visage de paix,

Sérénité brodeuse.

 

Ô ! Rives souveraines !

Berceaux réinventés

Où l'on confie ses peines

Pour des draps détroussés.

 

J'ai couché sur papier

Mes peurs en ribambelles,

Pour ré-apprivoiser

Leurs phrasés éternels.

 

Ceux qui nous font prier

Un beau jour d'armistice

C'est pour mieux effacer

Les laides immondices.

 

Tous ces mots- ritournelle

A magie d'encre bleue,

Ils se sont fait la belle

Dans un coin de mes yeux.


D'une plume baveuse,

Dans un cœur amoureux,

Sur une couche  pieuse

Pour sommeil en enjeu.

 

Au vélin de la page,

Y graver le destin

A de tendres images

A halos libertins.

 

Sur le papier glacé,

Une halte fiévreuse

A soudain imposé

Ses syllabes rimeuses.

 

Et c'est en pointillé

Que l'on ferme les draps,

Sur la rive blessée,

Y mettre un sparadrap.

 

 

 

 

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