face au miroir

Face au miroir, tu te contemples. Les yeux fardés de noir, les lèvres brillantes. Tes cheveux défaits, tombent sur tes épaules. Pour faire de l’effet, un trait de khôl. Tu souries sans joie, le regard absent. Tu connais sa loi, il est exigeant. Tu ajustes ta tenue, mets du parfum. Tu retiens une larme imprévue, tu dois avoir un joli teint. Tu voudrais figer le temps, de cette chambre ne pas sortir. Peut être disparaitre a l’instant, pour ne plus subir. Tu ne dois plus pleurer, tu lui as promis. Si il te vois recommencer, tu seras punie. Du haut de tes 13 ans, tu n’as plus rien d’une enfant. Il t’a brisée en te volant, tes rêves de chevalier blanc. Tu te regardes, et tu ne te reconnais plus. Jour et nuit tu cauchemardes, la douleur met ta chair a nue. On t’a vendue, sans autre jugement. Tu aurais préféré qu’on te tue, que de vivre en te dégoutant. Pour le plaisir d’un riche, marionnette sans fil. Les coups ne sont pas chiches, et la violence est facile. Tu te laisses bousculer, et si souvent humiliée. Tu subis ses désirs dépravés, car il t’a achetée. Demain tu seras trop grande, et tu iras dans d’autres mains. Pour qu’un autre en te voyant bande, et te traite comme une moins que rien. Tu es en face de toi-même, mais tu ne te voies pas. Tu penses maman je t’aime, et prends le couteau qui te tuera.