FALSE IDOLS le nouvel album de TRICKY Une lowcomotion cérébrale, un bel opus à l'oreille.

Tricky a vieilli, sa voix aussi, plus sombre et plus profonde. Une tessiture froissée à la weed, une voix de fantôme en chair et en os au phrasé soufflé qui n'est pas sans rappeler Chet Baker, d'ailleurs présent en sample. L'artiste n'est pas qu'un compositeur-chanteur, il photographie, réalise, et ça se sent. Sa musique génère toujours autant d'images et de cadres urbains, style identifiable entre tous. Les textes sont toujours percutants et introspectifs. Tricky a repris une grosse bouffée... d'inspiration, c'est net. Ce disque se consomme sans modération et sans nuire à la santé. Le registre des morceaux s'élargit sur des tonalités plus folk. Y'a d'la martina et de la francesca dans l'air. Ange ou démon chacune à leur tour vous emmène dans un coma idyllique.

Le son tricky est toujours là, son grain si gras te colle encore à la peau comme une sueur en plein sahara. Les batteries sont lentes et minimalistes à croire qu'elles tournent à la weed elles aussi. Des samples et sons sous mixés, des basses vous happent, rondes, lourdes, chaudes et enrobantes .

Enfin et surtout les prises de voix sont toujours idéales, sensuelles, buccales. A croire qu'ils ont avalés leur micros. Ce choix de mix vous asservi les neurones en moins de deux, ça y est vous êtes séquencés dans le même « state of mind ».

Mais attention l'humeur peut changer entre glauque et léger, soft ou speed, maîtrisez vos énergies au risque de taper un facho ou de rouler une pelle à votre voisine d'en face.

9/10