Fenêtres, nuits d'été

Susanne Derève

 
Fenêtres lumineuses ouvertes sur la grande nuit d'été
Tendres vigies,
Repaire silencieux d'un paisible veilleur
Sondant l'obscurité féconde de la nuit,
Dévidant l'écheveau des parfums et des bruits,
Avant qu'une aube impie lui dérobe le monde                             
 
Ailes brisées des coléoptères dans le faisceau doré des lampes
Aux heures vagabondes où ruse le sommeil,
Les mots fusent et se campent, les rimes se répondent
Dans les exhalaisons poivrées des nonpareilles
Et  la course effrénée des étoiles filantes
 
Halo de pierre lunaire qu'aiguise le silence
La nuit se fige, le temps immensément s'allonge
Effluves, évanescente odeur de la chaleur qui monte
Encore de la terre,
Remugles de jasmin, de santal et de suie,  
De fruits rouges et de bière 
 
Fenêtres lumineuses ouvertes sur la nuit
Céleste, vertigineuse,
Valse des coloquintes,
Parfums envenimés de résine et d'absinthe
Etoile du berger, Grande Ourse, Beltégeuse,
Feux de la voie Lactée dans la nuit vénéneuse
 
Fenêtres lumineuses ouvertes sur la nuit
Offerte comme un fruit
Trop mur, comme une femme,
Ou le silex aigu qui affûte la lame
Résonnant comme un cri
 
Et quand les mots soudain se tarissent et se taisent
Que la pensée vacille et que l'esprit s'apaise
L'obscurité enfin
Comme un manteau de lune,
Vient nous prendre la main
Pour rejoindre à la brune
Les rives du matin

  • Quelques fenêtres sont ouvertes sur la nuit
    - ......une trouée dans le silence :
    le béton n'est pas un sarcophage sans vie ,
    même quand l'obscurité s'avance ,

    la ville s'étire, endormie
    sous son manteau de lune..
    les barres d'immeubles, ici
    ont l'aspect de navires échoués sur les dunes .

    Les heures s'étirent et s'apaisent ,
    quelques notes de guitare se dispersent,
    les mots s'effacent et se taisent,
    tout en délicatesse.
    Dans un autre univers
    tu aurais peint ces murs gris
    et les aurait recouverts
    d'autres coloris ,

    pour que ces navires enlisés,
    quittent la ville sordide et les champs vagues ,
    se mettent à bouger ,
    à caresser les vagues .

    Déjà les barrières métalliques
    tombent d'elles-même ..
    est-ce une vision prophétique,
    que ce poème ? ,

    quand un peu de fantaisie
    et d'imagination
    voguent vers l'infini .
    Imagine alors ces constructions
    visiter d'autres lieux,
    des plus exotiques
    aux plus oniriques,,
    > se détachant de la banlieue...
    -
    RC

    · Il y a environ 6 ans ·
    Tulip  avr  21  03

    rechab

    • une échappée lumineuse par ma fenêtre que je n'aurais pas imaginée

      · Il y a environ 6 ans ·
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      Susanne Derève

  • superbe ! il n'y a que "remugles" qui ne me plait pas trop...

    · Il y a environ 8 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

    • Je concède que la définition du Petit Robert n'est pas très engageante !! Mais c'est bien un synonyme d' "odeur" dans le sens de relents, synonyme inusité, et puis j'aime bien les mots baroques. Mais la critique est toujours instructive !!

      · Il y a environ 8 ans ·
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      Susanne Derève

    • hé oui les remugles …tant et tant usité dans le Roman " le Parfum " ….

      · Il y a environ 8 ans ·
      Chc2ah2z

      nombredor75

    • Pour les pots de chambre ou pire, non ? Le jasmin est plutôt agréable à suivre, nez en l'air, il me semble...

      · Il y a environ 8 ans ·
      Autoportrait(small carr%c3%a9)

      Gabriel Meunier

    • Merci de votre soutien !!

      · Il y a environ 8 ans ·
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      Susanne Derève

    • oh la la je ne savais pas qu'il fallait se battre sur WLW pour défendre ses textes :)) : "remugles " ne qualifie pas seulement jasmin mais aussi suie et bière . Je suis une fille de la terre autant que de la mer et l'odeur de la terre, c'est une odeur mêlée , pouvez vous le voir comme ça ?
      ( NB : j'hésite à publier mon prochain texte parce qu'il y a une rime en ique)

      · Il y a environ 8 ans ·
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      Susanne Derève

    • l'ensemble est plus que beau ; alors n'en faisons pas un sujet de tiraillements ! Hic ?

      · Il y a environ 8 ans ·
      Autoportrait(small carr%c3%a9)

      Gabriel Meunier

    • merci beaucoup (allez je vous pardonne "pot de chambre" ) le rire est un gage de longue vie :))

      · Il y a environ 8 ans ·
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      Susanne Derève

  • Un bien joli texte.
    J'aime beaucoup.
    Bravo

    · Il y a environ 8 ans ·
    Lisbonne 27 29 juillet 2010 028

    Frédéric Cogno

  • Une nuit pleine de charme et d'heureuses sensations. Vraiment un bien joli poème...

    · Il y a environ 8 ans ·
    The fisherman 295007 640 (1)

    frederik

    • merci à toi, de ta lecture (avec un retard dont tu m'excuseras)

      · Il y a environ 8 ans ·
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      Susanne Derève

    • Oh, bien sûr, chère Suzanne.

      · Il y a environ 8 ans ·
      The fisherman 295007 640 (1)

      frederik

  • Merci à toi Bérénice pour ce magnifique commentaire !

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    Susanne Derève

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