Flots

dominique-deboracum

D'abord le froid tombe sur les épaules. Il se répand vers le bas ensuite. Puis tout à coup alors que la tête bouillonnait encore, elle est saisie à son tour.

Et c'est alors l'engourdissement qui s'installe.

Et se prolonge.

Et se prolonge.

Tout à coup, à l'extrême bord de l'œil apparait une petite goutte d'eau et cette petite larme en tombe et se met à glisser sur le visage. Elle emprunte chaque ligne, la plus petite ridule. Si une main qui semble bouillante et l'est probablement ne l'intercepte pas bientôt, elle quittera le visage à la mâchoire après quelques hésitations. Elle tremblera un peu, puis se détachera avec une petite brutalité de larme pour s'écraser sur le pull.

Et c'est alors que les yeux sont inondés par les larmes, au point de ne plus y voir clair. Elles coulent à flot continu à présent. Le corps est toujours plongé dans sa torpeur enrobée de froid.

Les larmes continuent de couler et le visage reste immobile, comme pétrifié par ce déluge.

Le goût salé qui pénètre la bouche ne parvient pas à lui faire oublier le goût de pain d'épice poivré que lui a laissé le souvenir de son corps.

Et c'est alors que le corps est pris de violentes convulsions et qu'il devient impossible de le contrôler, tout comme l'on ne peut s'empêcher de laisser échapper une longue plainte comme un râle entrechoqué par les secousses du corps.

Elle ne l'aime plus.

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