Hubert fonce au but.(3)

Yvette Dujardin

A Orly, Hubert s’apprêtait à embarquer pour Damas, capitale de la Syrie,  les formalités étaient longues, ses bagages fouillés, les questions sur le pourquoi de sa destination, mais les papiers indiquant sa qualité de journaliste indépendant, les agents de la sécurité, finirent par le laisser passer, en le regardant avec commisération. Ils devaient se dire encore un aller simple. Il était 12h.

Son avion, la Royal Jordanian, un airbus A 320, faisait escale à Amman, après 5h de vol, son avion repartira à 20h30, pour arriver à Damas à 21h25.

Les deux ou trois premières heures s’écoulèrent rapidement. Il était en classe affaire, le Pitch, entre autre étant la distance entre le dossier d’un siège et celui du précédent, ultra confortables, étaient de 208cm. Les divertissements à bord proposés par la compagnie tels que le WIFI, films diffusés, langues de diffusion, écran individuel, écouteurs, magazine, shopping à bord.

Les fauteuils couchettes offrent également plusieurs fonctionnalités adaptées à nos besoins, avec une prise d'alimentation électrique et un double port USB intégrés au fauteuil, ainsi qu'une table offrant un grand espace de travail. Il y a même un minibar incorporé à chaque fauteuil.

Hubert se dit que Julien n’avait pas fait les choses à moitié. Pensait-il, qu’il y resterait ? Hubert se fiera à son aura, il se ferait ombre comme d’habitude, se confondrait avec la population locale.

Ses cheveux avaient repoussé, ses boucles brunes ondulaient jusqu’au cou. Il avait fait quelques séances d’UV, pour être un peu bronzé,  plus local. Il avait aussi mis ses lentilles marrons foncés, puis avait vêtu, une chemise et pantalon noir, ainsi qu’une veste légère. D’autres vêtements, plus près de ceux qui habitaient là-bas, l’attendaient à l’arrivée.

En attendant, il savourait la quiétude du vol en classe business, il avait déjeuné plusieurs plats accompagnés de champagne et de vin millésimés offerts.

Puis il s’endormit, jusqu'à Amman, pour arriver reposé à destination.

Amman, trois heures d’attente, mais un salon et bar était à la disposition des étrangers en classe affaire. Hubert profita de ce temps pour se remémorer sa mission. Il avait photographié, dans sa mémoire, tout ce que Julien Vancaille (il avait encore du mal à penser chef) lui avait remis. La photo de son interlocuteur à Damas, qui devait le guider dans les rangs des rebelles, mais à ses cotés, il y avait le Président Bachar-al Assad. Comment les services avaient eu cette photo, ce n’était pas son problème, le sien c’était de savoir si son contact était la taupe, qui avait dénoncé les 11 agents infiltrés dans le quartier de Bad Amar, bastion des rebelles et fait prisonnier. Il devait les délivrer, de quelque façon que ce soit. Il avait plus ou moins un plan, mais il savait que c’était risqué. Ce pays en proie à une insurrection de rebelles, tant de contradiction dans les médias.
Il avait lu tous les journaux, interview, de tous pays, mais surtout des témoignages de journalistes, revenus avec difficulté et aussi ceux des habitants sur place.

Impossible se dit Hubert, le défi était de taille, mais l’ombre en lui, avait accepté.

Advienne que pourra !

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