Il n'a fait que ça...

Intrigante

Je me suis endormie dans ses bras, je me sentais aussi vulnérable qu'une fleur qu'il aurait pu tenir entre ses doigts, avec la plus grande finesse. J'aimais ça, être fragile, mais j'aimais aussi être une vraie peste, parce que j'avais un penchant pour ses yeux plissés, son regard quand il me foudroyait, quelque part ça m'excitait, lorsque ses gestes devenaient plus raides, que ses muscles se tendaient nerveusement, parce que dans ces moments-là j'étais sa petite pute et il était mon seul maitre.

J'adorais ses mots doux, et sa manière de caresser mes cheveux, de prendre une mèche au hasard, d'en apprécier toute la longueur, comme s'il en examinait la texture, comme s'il élaborait une thèse incompréhensible sur la structure d'un cheveu, dans toutes ses formes, mais quand il tirait cette masse abondante, au cœur de nos passions, j'aimais tout autant.

Dans ses bras, j'avais cette impression d'être intéressante, plus intelligente encore, chaque petit mot avait son importance, chaque inquiétude était écoutée, chaque souci résolu, je me sentais comme une de ces princesses pour qui on baisait le sol qu'elle foulait négligemment. Je me sentais indispensable et certainement pas remplaçable. Parfois je flairais son regard sur moi, pénétrant, presque inquiétant, je le savais sans même me tourner vers lui, parce que mon corps réagissait à cette invasion bien avant le reste, les frissons parcouraient ma peau, et la brûlure jaillissait à l'intérieur de mon corps, jusqu'à laisser des traînées rouges sur ma peau.

Ce regard, il n'en existe qu'un, il n'existe que ce regard qui puisse chambouler une vie entière.

Il n'y avait pas que l'amour, il y avait le sexe débridé, la violence de certains assauts qui laissait des marques de doigts, de morsures, des traces de salive. Tout se passait toujours dans un consentement mutuel et savoureux, comme si les esprits se comprenaient bien avant que les mots ne le demandent.

Le véritable amour peut se permettre toutes les audaces, les plus sensibles, comme les plus lubriques, quand la timidité s'évanouit, que les esprits se concentrent l'un pour l'autre, il y a ce moment presque magique, ce sentiment de plénitude, de communion

Dans cette salle où trop de monde tourbillonnait autour de moi, je le voyais discuter, flâner et peut-être même séduire, il y avait son rire, que j'entendais à travers le brouhaha, ce rire grave, comme s'il dérapait dans sa gorge.

Il avait certaines manies que je connaissais par cœur, comme celle de faire croire à son interlocuteur que ce qu'il racontait était l'innovation du siècle, pourtant je savais qu'il sentait mon regard sur lui, et qu'il n'y avait que ça qu'il jugeait important. Il savait que je souriais discrètement, comme il comprenait que j'avais là à l'instant l'envie irrépressible, viscérale d'être prise dans un coin sombre.

Il savait qu'à travers le voile de ma petite culotte, l'humidité me dérangeait, que mon sexe avait besoin d'être comblé par sa queue, pourtant il continuait dans sa lancée, il continuait à rire, à discuter, me laissant patienter... puis ses deux prunelles sombres se posaient enfin sur moi, furtivement, je pouvais y lire en à peine une demie seconde, ce qu'il allait me faire, dans cette demie seconde, il y avait un roman, de toutes ces choses que nous accomplirions ensemble.

Mais la patience ne faisait pas partie de mes qualités, je tentais de le presser, et j'avais la meilleure des techniques pour le ramener vers moi... m'investir dans un groupe, toucher une épaule masculine, répondre à un sourire séduisant et m'approcher d'un corps d'homme, en gardant une distance respectable qui ne le serait pas à ses yeux. Puis ses mains sur ma taille se seraient posées... aux yeux de tous, de manière délicate, j'aurais été la seule à pouvoir sentir cette pression, comme si quelque chose l'agaçait.

Je savais que c'était lui, parce que lui seul savait m'inquiéter et m'apaiser par un simple touché, mais je préférais l'ignorer un instant, par simple provocation.

Nous sommes partis rapidement, il est resté calme, s'arrêtant régulièrement pour serrer quelques mains, en baiser d'autres... comme s'il me disait en faisant cela que bientôt mon tour viendrait et qu'il ne serait pas aussi tolérant avec moi.

Il me tenait la main, marchait vite, j'évitais tant bien que mal de trébucher avec mes talons aiguilles, j'avais l'impression d'avoir froid, pourtant à l'intérieur la chaleur m'étouffait, m'enivrait.

Il marchait à grands pas, je courrais à petits pas, et il s'est arrêté, je me suis cognée contre son épaule, il ne s'est pas retourné, j'ai entendu le bruit significatif que sa voiture fait lorsqu'il la déverrouille, la lumière des clignotants a éclairé un côté de son visage, il ne souriait pas, c'était plus un rictus vicieux....

Il m'a ouvert la porte, mon cœur battait la chamade. J'ai eu cette impression d'une éternité qui passait le temps qu'il fasse le tour de sa voiture, pour à son tour s'installer au volant. Sa force occupait tout l'habitacle et hantait mon corps et mon esprit.

Il a juste passé sa main sous son siège, pour le reculer au maximum, j'ai sursauté de surprise, même si je savais ce qu'il allait se passer, même si je savais que j'attendais que ca se passe finalement...

Il m'a attrapée par les hanches, a soulevé ma jupe jusqu'à ma taille, froidement, et à tirer un coup sec la ficelle d'un côté de ma culotte, assez déchirée pour lui permettre de me pénétrer avec son doigt afin de juger de mon excitation.

Sa main a remonté le long de mon dos, en appuyant à certains endroits qu'il savait sensibles... arrivée vers ma nuque, elle a pris le temps de la masser... pour m'entendre gémir de bien-être il ferait n'importe quoi, et pendant que l'extase amochait mes pensées, il m'a pénétrée avec force. J'ai absorbé son sexe avec le mien, je l'ai enveloppée pour qu'il se sente en moi comme dans un fourreau protecteur.

Il n'a fait que ça... entrer et sortir de ma chair... il n'a fait que ça... se tendre contre moi, râlant de plaisir, et succombant à la jouissance que j'étais capable de lui offrir... il n'a fait que ça... m' agripper avec acharnement, en me soufflant des mots déformés contre mon oreille... il n'a fait que ça... me baiser avec ardeur tout en me câlinant avec tendresse, pour me faire perdre la raison... il n'a fait que ça... m'embrasser avec passion quand ses doigts emmêlaient mes cheveux, quand son souffle absorbait le mien, que sa salive se mélangeait à la mienne... il n'a fait que ça... fourvoyer mon corps pour mieux me posséder 

C'est quand mes mains collées au plafond de la voiture, que mes ongles ont presque déchiré l'étoffe rugueuse que la jouissance m'a ravagée.

Mais il n'était pas rassasié, il a continué avec force à me pénétrer de plus en plus vite, j'ai pu contempler son visage, quand à son tour il s'est laissé emporter... les veines saillantes de son cou, un film presque invisible de transpiration sur sa peau, et sa respiration haletante... c'est ainsi que je l'aimais, après l'amour, lorsque je le sentais vulnérable et complètement à moi... parce que je pouvais à mon tour le protéger

Intrigante

Signaler ce texte