Il y a des matins...

Il y a des matins où elle s'éveille sereine, tous les sens calmés. L'apaisement après la tempête.

Une bouffée d'air avant que les anges que l'on dit d'enfer, ne la reprennent dans leur souffle trop chaud. Avant que ses questionnements, ses peurs, ne reviennent la tarauder.

Plus d'envies, de tourments, rien. Même pas un brin d'ennui, l'accalmie totale. Un ciel sans nuages.

Elle laisse les perles d'eau glisser sur ses joues, couler le long de son échine. Juste des larmes pures, sans tristesse. Indifférence à tout ce qui n'est pas silence. Juste le doux bruit d'écume de la vague échouée. Respiration jusqu'à l'horizon.

Mais elle le sait, l'envie de remarcher sur la corde raide, faisant fi de ses frayeurs, la reprendra bientôt. Et, elle boira à nouveau avec délice, au calice de ses délires. Jubilation des neurones qui n'ont que faire de la morale castratrice. Ne pas regarder en bas, la cascade qui rugit dans un tourbillon de colère avant de s'écraser. A nouveau, lever les yeux vers le ciel, en gravir les sept étages avec volupté.

Comme il est bon de rêver, s'envoler. Là-haut, l'esprit peut tout imaginer, repasser le film, encore et encore, d'un moment amoureux, magique, sans que personne n'y trouve à redire.

Secrets derrière le front, venant se bousculer en vagues douces ou tourmentées. Elle veut s'y noyer toujours !