INTÉRIEUR AVEC UNE FEMME EN ROUGE

Le ciel était venu peindre l'intérieur. Murs et portes faisaient des Kleins d'oeils bleus dans cet espace, et le soleil venait y rayonner sur les gros édredons remplis de plumes d'oies. 

Dans la moiteur de l'après-midi de l'été, les senteurs des coquelicots et des arbres fruitiers entraient discrètements par l'entrebâillement de la fenêtre. Un alizé entrait parfois dans la danse en tourbillonnant comme une valse à Strausser les vertiges du bonheurs. Une grande tenture frissonne, veut se poser sur le corps de l'amante nue. Sentir sa chaleur, ses émotions, à toujours été son rêve. Si seulement la dame en robe rouge serait furieuse de jalousies, elle l'arracherait de ce lieu loin de la chambre. Une couveuse cigogne est la confidente d'un rendez-vous amoureux. Le feu sous la glace du miroir, se dérobe sur un lit. Une nuisette est abandonné à la nudité de l'âme. Des échos de plaisirs jouent au billard sur les murs. De temps à autre, un rayon de soleil vient onduler sur les fesses qui aparaîssent sous un drap ou un sein découvert le temps d'une caresse. Des rires repeignent les portraits des ancêtres tristes sur les toiles, d'une vie qu'ils n'ont pas respectés. Il y a trois marches qui offrent une perspective opportuniste. Oui, mais les planches de vieux bois, peuvent déchaîner un réglement de compte. Les pas, même plantés nus sur les marches, craqueraient, voudraient révéler l'intrigue amoureuse. Vivre une aventure extraordinaire, changer de nature, charmer l'atmosphère d'un gaz toxique enragé. La robe rouge aimerait descendre dans les abymes du désir. Le feu de la femme, allumer son brasier sur le tapis du sol. Et puis, le bois souhaitait graver quelques noires confidentes. Son cœur à une motivation esthétique. Doit-elle aller vers eux, déshabiller un tabou sexuel. Elle aimerait oser toucher le divin sein, sucer le téton comme une ostie. Non, c'est un fantasme. Si, elle est une créature. Et puis, non. Observer, oui, les yeux ont envies de voir comment il l'aime. Elle, la concubine dans des moments secrets. Et si elle refermait la porte? Mais les gonds où l'huile noircie fait grincer les révélations? Et pourtant, fermer cette porte sur un passé, et s'en retourner sur un futur merveilleux...