J'ai tout aimé
Thierry Soria
J’ai tout, tout, tout aimé
Sauf le verb’ aimer
Les avants, les après
La suite des après
Les rires les larmes
Les adieux aux armes
Les amants, ceux d’avant
Qu’étaient dans le vent
Les bons coups d’aujourd’hui
Dans l’heure qui s’enfuit
J’ai tout, tout, tout aimé
Sauf le verb’ aimer
Apprécier le pétard
Mater le bon pétard
Celui qui se fume
Celui qui embrume
L’autre qui s’dandine
Planté sur jambes fines
A faire damner un saint
A filer le tocsin
J’ai tout, tout, tout aimé
Sauf le verb’ aimer
Jouer le funambule sur le fil de sa vie
Pour se faire peur, pour créer l’envie,
Ne plus être ce que l’on n’est pas.
Juste un instant ne plus marcher au pas
Pas cadencé, pas de loup, de velours,
A petits pas pour m’accrocher au jour
Pas à pas, premier pas au pas de porte
Puerta del sol, tout mon être se transporte.
Fermer les yeux et se laisser mener,
Rééducation d’une âme malmenée
Arrêter son temps, le temps d’un instant,
Retarder le chrono, les rides du temps
Goûter enfin au plaisir de la vie
Ne plus avoir le désir de l’envie
L’envie inassouvie qui fait pleurer
De l’âme aux entrailles déchirées
A vomir sa haine au premier qui passe
Les mains liées au fond e l’impasse
J’ai tout, tout, tout aimé
Sauf le verb’ aimer
Les galères, les jours sans
Le bleu, le rouge sang
Le monde et ses cultures
La vie, toutes ses coutures
Le cœur, ses cicatrices
Le sexe, ses artifices
L’amitié de l’amour
Et les départs toujours.
J’ai tout, tout, tout aimé
Sauf le verb’ aimer
Le désir fou d’un corps
Le rythme des « encore ! »
Le goût sucré du miel
Le vice et son fiel.
La cruauté des femmes
Que l’on aime au grand dam’ !
Toutes leurs différences
Qui font mes préférences
J’ai tout, tout, tout aimé
Sauf le verb’ aimer
Tirer sa révérence en bras d’honneur
Pour les culs terreux qui toisent le malheur,
Ceux qui parlent des putes avec dédains
Et se font plaisir au creux de leurs reins.
Les antiracistes à la mode
Mais qui trouvent que le noir se démode.
A tous les hypocrites en général
A ceux qui parlent bien et font très mal
A tous ceux qui prêchent la bonne parole
En se disant qu’ils sont bien dans leur rôle
Les humanitaires de la caméra
Les prolétaires du dimanche, les rats
Les messieurs météo de la finance
Les prêts à tout pour une présidence
Les ronds de cuir
Et les ronds de jambes
Les professionnels du croc en jambes.
Et moi je subis le temps qui passe
Mon avenir cloué au fond de l’impasse.
J’ai tout, tout, tout aimé
Sauf le verb’ aimer
La vie n’est pas tranquille
Son fleuve n’est pas docile
J’ai tout, tout, tout aimé
Sauf le verb’ aimer
J’ai tout, tout, tout aimé
Sauf le verb’ aimer
J’ai tout, tout, tout aimé
Mais qu’ai-je vraiment aimé ?
Que oui chère Colette.
· Il y a presque 13 ans ·Thierry Soria
Merci Mamat. Heureux de savoir que mon texte vous donne des idées et des envies.
· Il y a presque 13 ans ·Thierry Soria
Toute l'ambivalence de l'être humain en un seul texte. Bien joué!
· Il y a environ 13 ans ·corinne-antorel
Merci à tous pour vos commentaires.
· Il y a environ 13 ans ·Thierry Soria
Pas facile d'aimer mais quant on a aimé, on le sais !
· Il y a environ 13 ans ·nilo
...sans oublier tout ce que tu n'aimes pas -) joli, thierry !!!
· Il y a environ 13 ans ·Pascal Germanaud
Ce que tu as aimé ? a priori tout, tu l'as écrit, et tout y est dit ! Bravo !
· Il y a environ 13 ans ·helecrit
Tout est là! Puissant! Bravo
· Il y a environ 13 ans ·yan--2