J'aime bien regarder son cul quand elle prend le tire fesse, j'ai l'impression de tenir la bonne perche et que la montagne m'appartient.

- Bon on va faire 3 groupes, les bons skieurs vous vous mettez dans cette file avec John, les moyens dans celle-là avec Sophie, et les je sais pas ou les mauvais, vous restez derrière avec Thierry... c'est OK pour tout le monde ?

- Excusez-moi… mais comment savoir quel est notre niveau... comment savoir si on fait parti des bons ou des moyens ?

- Bon alors pour répondre à Monsieur... et pour que tout soit bien clair... les bons skieurs sont ceux qui en général prennent des risques... qui ont déjà connus la civière ou l'hélitreuillage une fois dans leur vie... pour les autres, les moyens et les mauvais, ce sont ceux qui généralement ont des combinaisons fluos pour ne pas se perdre entre deux nappes de brouillard... ceux-là, on les a à l'œil, on les anticipe aux jumelles, on les attaches à la ligne... de vie... ha ha ha ha ha !

Elle portait une doudoune rose pâle et un fuseau gris tendance à zips déperlants. Elle avait beaucoup de gloss Indien sur ses lèvres pour sans doute ne pas vouloir se les abimer et sentait bon la gousse de vanille fraîche. Je n'ai pas véritablement réfléchi à la file dans laquelle je devais me trouver, j'ai simplement suivi mon instinct.

J'oubliais le froid, le'clac' cinglant des arrivées de perches et le bruit du moteur diesel du téléski du 'Pré Chabert' par une occupation paisible et mentale, celle qui consiste à vouloir s'extraire de l'engourdissement et de la bruyance, par de l'attention toute particulière à tout autre chose.

Je trouvais mon objectif en fixant d'admiration son cul.

Mes skis filaient bien parallèle à la voie de guidage, aucun étourdissement ne venait perturber ma contemplation, ni aucun loup ne venir traverser la piste. Tout tenait bien droit et debout, la verticalité, les pylones, et les arbres autour.

La main sur la perche, une question me préoccupait: comment allais-je me différencier de tous ce tas de moyens ?