Je me souviens

mallowontheflow

Aujourd'hui, comme tous ces jours où la nostalgie me prend, je me souviens. Je me souviens de ses yeux qui m'ont fixée, pendant peut-être une seconde seulement, pendant une minute entière préféré-je penser. À partir de ce moment, j'étais déjà perdue. Les méandres de ce désir fantasmagorique ne me relâcheraient plus avant longtemps.


Je me souviens de ses iris bruns qui se sont plongés dans les miens, qui m'ont paru si insistants et pénétrants et que j'ai laissé faire, bien trop vite envoûtée, les imaginant ne me lâchant plus. Je ferme les yeux pour mieux les voir. Je me souviens de tous ces soirs pendant lesquels, comme celui-ci, cette simple image a réveillé en moi cette envie irrépressible. Je me souviens de ce moment où il s'est penché vers moi et a déposé un baiser sur ma joue en guise de bise. Des quelques poils de sa barbe naissante qui ont caressé mon épiderme déjà à fleur de peau, voulant les sentir me chatouiller les seins. Je promène sur ces derniers une main froide qui me fait frissonner. Je revois ses lèvres que j'aurais préférées sur les miennes, prêtes à s'offrir totalement à lui, et qui auraient libéré une langue qui serait venue réchauffer mes tétons. Seul mon index humidifié peut venir imiter le contact, pas si mal puisque je ressens déjà une de ces ondes de chaleur intérieure caractéristiques au désir. Je me souviens de sa main qui une fois a effleuré mon bras, faisant aussitôt se dresser tous les poils alentours. Je sens cette main se promener dans mes cheveux, s'y accrocher, descendre vers ma poitrine et l'explorer tendrement. Ma main, elle, s'aventure un peu plus bas. Je sens ses doigts qui atteignent mon nombril puis vont titiller mon clitoris avant de s'enfoncer entre mes jambes. Les miens suivent mon imagination et font de même, m'arrachant un premier gémissement. Je me souviens de son torse dissimulé sous un t-shirt sur lequel j'ai laissé traîné plus d'une fois mon regard. C'est comme si ce torse nu que je n'ai jamais vu était là, chaud, contre moi. Ma respiration se fait haletante et je sens la sienne qui me souffle dans le cou, entrecoupée par les effets de la passion. Entre mes cuisses ses doigts laissent place à son sexe. Mes doigts imitent son va-et-vient et me font pousser maints soupirs.


Et après la jouissance le retour à la réalité. Brutal. Une réalité dans laquelle je n'existe sans doute même pas à ses yeux. Ses yeux qui m'ont tant donné sans le savoir.  

Signaler ce texte