"JE NE TE HAIS POINT"

Pascal Germanaud

JE NE TE HAIS POINT

Les voisins sortent les poubelles

Je n’ai pas encore mangé

Feuille virevolte à l’appel

De mes révoltes engagées

Il n’est plus de premier instant

De baiser chaud ni de caresses

Je suis redevenu enfant

Pour que mes affres disparaissent

 

Un vent d’hiver à mes volets

Arrache au silence des ombres

Des craquements et des hoquets

Et je maigris dans les décombres

Il n’y a plus de somnifères

Dans le tiroir de mes nuits blanches

Je rends donc l’âme aux conifères

Avant de me pendre à leurs branches

 

Je ne te hais point

En regardant passer les corbillards

Je t’aimerai

Jusqu’à c’ que tu en meurs

Passe-moi le joint

Que tournent en dérision les fuyards

Je t’aimerai

Jusqu’aux rives d’Alzheimer

 

Les errants, entre deux averses

Sourient en taxant une clope

Enseignes des petits commerces

Eteintes aux fantômes myopes

Il ne reste plus un euro

Dans mon cuir troué jusqu’à l’os

Et je cherche en vain mon vélo

Mon pédalo ou mon carrosse

 

Un oncle, une ex, peut-être un fils

Un prénom file à toute allure

Sans doute un vaurien, un complice

Pour faire saigner ma fêlure

Il n’y a plus d’accroche-cœur

Sur le roman de nos fusions

Les pages tournent comme l’heure

Sur le cadran des illusions

 

Je ne te hais point

En regardant passer les corbillards

Je t’aimerai

Jusqu’à c’ que tu en meurs

Passe-moi le joint

Que tournent en dérision les fuyards

Je t’aimerai

Jusqu’aux rives d’Alzheimer

 

Il n’est plus de premier instant

De baiser chaud ni de caresses

Je suis redevenu enfant

Pour que mes affres disparaissent.

 

 

          Le 17/11/12.

                             Pascal GERMANAUD 

 

 

 

 

 

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