Je ne t'embrasse pas (extrait)

Poppy Kuzack

Synopsis

C’est l’histoire d’une nana qui tombe amoureuse, jusqu’ici rien de neuf mais ca se complique assez rapidement. Elle va devoir rejoindre le bonhomme en Afrique, l’épouser malgré leurs 13 ans d’écart, quitter sa famille qui ne veux pas de ce « sac à merde » elle le choisi donc lui. Une fois qu’il la rejoint en France la love story tourne à la grosse farce. Il s’avère que le Prince (pas très) charmant est égoïste, dépensier, macho, au mieux il l’ignore au pire la fait carrément souffrir et parce que c’est pas suffisant il la trompe depuis le début. Il est plus jeune il parait que ce n’est pas de sa faute ! Elle à épousé un homme chieuse très « fashion » moulé dans ses petits pulls un casque High Tech vissé sur la tête qui ressemble ni de près ni de loin à celui pour qui elle à traversé un peu plus de la moitié de la planète. Elle s’attendait au grand amour et elle vit une grosse blague sauf que c’est pas marrant. Elle va fuir, puis revenir, elle va passer du temps à tenir cette histoire entre ses mains comme de la nitroglycérine avec qu’une idée en tête : tout lâcher et partir en courant !

Je pars

Surtout ne pas montrer mon chagrin. Si au tout début j’ai pleuré parfois pour lui faire comprendre ma peine ou tout simplement parce que les larmes coulaient d’elles même, aujourd’hui je ne veux plus montrer ma douleur. J’ai tellement aimé cet homme, j’ai pris tellement de plaisir à l’accueillir dans ma vie que tout çà me laisse sur les fesses ! Je vais partir parce que je ne veux pas que son ex copine, la mère de son fils, lui dise qu’il devrait lui parler plus gentiment car elle n’à pas eue de relation sexuelle depuis six mois. Je pars parce que c’est difficile de le regarder se faire beau pour sortir tous les weekends que je redoute tant ils sont sans amour, sans projets, sans joie. Je veux partir parce que je ne veux pas de ce pc insolent qui me nargue dans le salon pendant que je me demande comment nous payer à manger ? Je vais quitter chez moi parce que je suis restée sous la tour Eiffel pendant quatre heures pour un caprice de gamin, parce que j’ai été punie et j’ai passé le réveillon de la St Sylvestre seule ! Je dois fuir parce qu’il ne changera pas, parce qu’il ne part pas de lui-même et que mes jours ressemblent à des semaines et mes semaines à des années. Trop de couleuvres à avaler, des bouchons lancés toujours un peu plus loin pour voir jusqu’où çà peut aller une femme amoureuse ?...

Ma fille ne me vois plus sourire, j’ai beau m’évertuer à jouer la comédie du lundi matin au dimanche soir, rien n’y fait ma vie part en vrille et je me pose des milliers de questions pendant que Pierre à trois objectifs : sortir (sans moi), dépenser (pour lui), profiter (de sa jeunesse). Je vais partir ou bien Pierre finira par m’avaler, me manger puis recracher mes os.

Un soir je couche ma blonde, notre rituel c’est câlins, puis histoire, puis re câlins. Elle s’allonge, depuis quelques temps je le caresse presque mécaniquement, je suis épuisée et désemparée devant la situation. Ces moments de tendresse ma fille en à besoin et moi aussi mais parfois elle me parle et je suis perdue quelque part dans mes pensées cherchant une issue, une solution, une façon de nous sortir de là. Ce soir c’est le cas, je suis là et « ailleurs » en même temps, elle se met à pleurer, elle qui ne pleure presque jamais, j’atterris immédiatement et je m’affole : « Qu’est ce qui se passe mon amour ???!!! ». C’est comme quand tu « décuite » d’un coup parce qu’il y à un problème gravissime ! Ses yeux pleins de larmes elle se redresse et me regarde bien en face, elle finit par desserrer les dents et me crie presque dessus : « Maman on peut pas rester là ! Tu es malheureuse, on est pas bien ici, je veux partir chez Papa, je veux pas rester là ! ON DOIT FUIR »

Je la prends dans mes bras, je la serre comme si elle allait d’envoler et pendant que je la calme je prends toute la mesure de l’urgence de partir. Je retiens mes larmes (de rage) et colle mon nez dans ses cheveux qui sentent si bon, je relève la tête, je la place face à moi et je plonge dans ses yeux.

« Tu me fais confiance ?

Oui Maman.

Ok ! Alors continue, on part demain. »

Et nous sommes parties.

Saut de puces

Nous avons atterries chez mes amis Laurence et Gérard grâce à eux nous avons pu « décompresser » et ils se sont bien occupés de nous. J’ai vu le visage de mon enfant se desserrer au fil des jours et j’ai pu constater à quel point elle aussi souffrait de la situation. Je m’en suis voulu de ne rien avoir vu, j’ai toujours essayé de la protéger et malgré le fait que Pierre ne soit pas le mec le plus tendre du monde il à toujours fais en sorte qu’elle ne voit pas son vilain visage. Nous sommes restées trois semaines chez mes amis. Nous dormons sur un matelas pneumatique pendant que son Altesse dort dans le lit conjugal. Hannah commence à manquer d’air : sa chambre et sa maison lui manque. Je peux sentir son malaise je sais que je vais devoir rentrer à la maison ma tentative d’évasion à échouée. Je vais devoir tenter des négociations, revenir d’accord mais il faut que Pierre parte. L’appart que je loue à côté de la maison se libère bientôt il n’à qu’à y habiter et ainsi il ne gâchera pas sa belle jeunesse comme il sait si bien le dire…

Cà fait trois semaines que je suis partie j’ai l’impression que çà fait trois jours. Je me sens mal, ce n’était pas à moi de partir mais je ne supportais plus cette vie où je devais rester près d’un homme qui était là sans être là, qui me traitait de « grosse pouf » avec dédain, cet homme qui vivait chez moi mais qui me prenais pour un objet de la maison : le paillasson… Je ne veux plus de cette vie où « formolisée » dans un bocal je regarde dehors, là où les gens vivent, s’aiment, font de projets, s’engueule mais c’est jamais méchant, cette vie où je vivais avant…

Bien sûr je l’aime encore… mais je ne sais plus pourquoi ?

Il n’y à pas d’équilibre, il n’y à que moi qui aime, rien n’est à sa place, personne n’y trouve son compte IL FAUT QUE CA CESSE !! Je suis bien « réveillée », j’ai tout essayé, Dieu sait que j’ai essayé de voir le coté brillant des choses sans que cela ne fasse des étincelles, je ne suis plus aveugle, j’ai des désirs, des rêves et je vis des « ainsi soit-il » çà me fatigue !! J’ai l’impression d’être tombée de si haut que çà me donne le vertige, Pierre prétendait m’aimer puis m’à montrer son côté obscure, celui qui pue, celui où je ne suis rien, je ne vaux rien, où je n’ai pas ma place. Les châteaux en Espagne se sont écroulés, envolée la jolie robe de mariée, mangés et digérés les billets pour Tripoli, jetés loinnnnn les serments à deux balle ! Je ne chercherais pas à arranger quoi que ce soit je veux rentrer chez moi un point c’est tout et qu’il aille au diable, aux putes où làoùilpeutbienêtrejmenfou !

Je finis donc par rentrer avec Hannah. En marche arrière et en laissant des traces de pneu dans le sol mais rentrer quand même, le cœur gros et lourd comme un pack de bouteilles d’eau mais rentrer quand même, l’envie de rentrer comme de me pendre mais rentrer quand même…

Back to Black…

Une fois à la maison ma poupée retrouve son petit univers avec joie, son sourire réchauffe un peu le froid polaire qui souffle en moi. Pierre fait son petit numéro alors que je dors en bas dans la chambre d’amis il se pointe et fait son joli cœur. Il ne promet rien cette fois ci comme il avait pu le faire en revenant de Cote d’Ivoire mais il joue au mâle dominant qui est tout content que sa femelle soit revenue au bercail. Sa mauvaise femme l’à laissé seul comme un con elle va payer ! Il est désagréable, sort chaque weekend, ne branle rien à la maison et « baise » quand il veut « baiser » j’ai rien à dire, je ronge mon frein, la grande évasion, ma tentative de sortir ce tout ca n’ont pas fonctionnées je dois encore réfléchir alors… je le regarde.

Une chance : je bosse beaucoup et quand Hannah n’est pas là je reste presque dormir à mon boulot pour échapper à tout cela, quand elle est là je passe une plombe à la coucher, lui prendre sa douche dur des heures, je lui raconte pas une mais quatre histoires, je fais la cuisine avec elle, nos promenades ressemblent à des expéditions … Je la préserve et je me préserve.

L’ancienne locataire à qui je louais un appart à coté de la maison tarde à venir prendre ses affaires et donc à laisser la place libre pour que Pierre puisse continuer tranquillement sa vie de « djeun’s » çà prend des jours, des semaines et un beau jour je craque, je finis par décider de prendre tout ce qu’il reste de ses affaires à côté pour stocker cela dans une pièce chez moi. Crois-moi sur parole, si je ne peux pas fuir, c’est toi qui va partir…

  • Merci pour le partage Hélène. Poppy merci pour ce beau texte. A bientôt

    · Il y a environ 12 ans ·
    Version 4

    nilo

  • dans ma langue, on aurait dit " merci encore"...une question de priorité dans les lignes et les sonorités.
    Signé : Baie K signe.

    · Il y a environ 12 ans ·
    545579 3657952887767 1403693905 n

    sally-helliot

  • Merci Sally !!! C'est beau ce que tu écris, pardon pour les "minuscules" je suis toute neuve ici ! Encore merci

    · Il y a environ 12 ans ·
    561799 3831427226415 404273519 n 300

    Poppy Kuzack

  • il est dommage que tes minuscules soient si petites..."du lundi au dimanche soir" ceux qui sentent si bon...la confiance est un fil à se tendre.
    De mes yeux, je lis tous tes mots...petits, mais grands à la fois.
    Merci à toi.
    J'en fais un coup de coeur pour que d'une minuscule on la lit majuscule.

    · Il y a environ 12 ans ·
    545579 3657952887767 1403693905 n

    sally-helliot

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