Je te déteste enfin. Tu peux donc revenir.

zembra

Je ne suis plus en Chine vois-tu. J’ai foutu le feu dans tout Shanghai et me suis promenée par un temps de la fin du monde. Là je suis dans mon salon, une crampe à la bouche qui ressemble à un sourire. Les Chinois lorgnent devant mes cheveux bouclés et mon cœur béant que j’exhibe, là où tu as aimé ranger tes malheurs d’enfant et plus tard les couteaux de cuisine.

Il me reste quelques jours à occuper ma bouche dans les discussions inutiles. Je racle les mots dans ma gorge et ton souvenir au fond de mon ventre. Je sais que tu me lis et tu sais que je vais rentrer. Je rentre baiser l’amour que tu humilies et le romantisme trisomique. Je rentre baiser ton souvenir dans le ventre des jolies filles. Je n’irai pas te chercher entre les ruelles, dans les terrasses bondées et au fond des verres vides. Je te déteste enfin, tu peux donc revenir.

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