Julie-July

J'aurais voulu te serrer plus fort. J'aurais voulu qu‘il te serre plus fort. J'aurais voulu que tous te serrent plus fort. Tes larmes m'ont mangée sous la peau avec toute la pudeur qu'elles s'autorisent à peine. Et je ne pensais plus qu'à l'injustice.  Ca me vrillait le ventre, ça faisait remonter la révolte en tempête le long de ma gorge quand tu parlais. Et tes yeux bleus de rouge derrière tes verres trop gros, ça leur faisait comme des barrières. Larmes vous ne coulerez pas. Tu demandes des nouvelles, et tu souris, et tes joues sont fardées de rose, et tes lèvres sont mordues de rouge et je te sens fuir comme quelqu'un qui appelle pour qu'on le touche. Fuir sous mon regard et j'y mets toute la tendresse grave de mon inquiétude. Quand tu as parlé tes mains se sont ouvertes et tu as laissé tomber quelque chose que j'ai saisi et que je garde au chaud de moi. Ta peine est en sécurité. Les mensonges et chaque coup, chaque mot, chaque instant où tu es restée sans défense. Je pense au jour où tu seras libre et ton corps ne te fera plus souffrir. Je pense au jour où tu seras libre et je te dis qu'il est presque demain. Je te dis que tu es belle. Que ceux qui ne le voient pas ne voient rien. Que ceux qui ont peur de toi et qui te font du mal pour ça ont peur d'eux-mêmes et qu'il ne faudra pas leur en vouloir trop longtemps. Les colères sont faites pour être écoutées puis relâchées. Elles ne donnent rien de bon quand elles sont prisonnières. Et dans ton corps le vide que tu remplis réclame bien autre chose. La colère passera.

En attendant, j'ai un clic-clac, du bon vin et des Pépito. Et de l'amour, mais ça, tu le sais.