La bonne idée

Hervé Lénervé

C’est con ! J’avais une bonne idée, mais je l’ai perdue.

Finalement, elle m'ait revenu, la bonne idée. Voilà, c'est... c'est... c'est quoi déjà... j'n'sais plus, encore perdue, merde.

Bon, on ne va pas y passer la matinée à l'attendre, non plus.

C'est comme ma femme. On doit sortir et moi, comme je reviens déjà du dehors par l'extérieur, je n'ai pas envie de me déshabiller, puis de me rhabiller, sans même être payé.

Elle dit, cinq minutes. OK, j'attends !

Quinze minutes plus tard, je me déshabille. 30 mn, j'prends un bouquin. 1h3o mn, j'me couche et j'bouquine au lit. 2h30 mn later, j'fais ma nuit et au matin, je me fais engueuler parce que je ne l'ai pas attendue.

Bon, c'est bien beau tout ça, mais ça ne me ramène pas mon idée.

Je ne vous demande pas si vous l'avez vue quelque part. Car, je ne sais pas trop pour vous, mais moi, tel que je me connais, si je la trouve qui traîne, dans un sac à main et si par un obscure concours de circonstances hasardeusement aléatoire, je mets la main dessus, la bonne idée, je la pique ! Oui ! J'ai l'honnêteté de le dire, je suis malhonnête.

Attendez, une bonne idée comme celle-là que je ne me rappelle même plus, ça se pique, il n'y a pas à tergiverser en discussion, se perdre en conjectures circonvulutionneuses.

Attendez encore, j'n'en crois pas mes yeux ! Quelqu'un vient de me la renvoyer par mail, ma bonne idée égarée. Comme quoi, il ne faut pas désespérer de l'espèce humaine, les couillons, ça existe !

Bon, c'est un envoi anonyme, quand même, il n'en ait pas très fier, le couillon, non plus, on veut bien être un couillon, mais on ne veut pas qu'on nous prenne pour en être un.

Alors, voyons-ça, ah, oui... ouais... bof... nul... zéro... merdique... à chier... Ouais, finalement, non, elle ne vaut rien du tout, ma bonne idée, ça ne vaut même pas le coût que je vous la raconte. C'est marrant comme on a tendance à idéaliser les choses que l'on a perdues et je ne parle pas seulement pour les femmes.

Signaler ce texte