La Californie sans visa

lanimelle

La Californie sans visa

Je prends, je vais et je viens, dans l’imperceptible, l’immensité de mon intimité, dans ce lieu ou moi seule peut rentrer, me vautrer et puis devenir ce que je suis, dans le plaisir modelable de l’instant.

Je vois tous ces gens se battre par ou pour ou contre l’amour, il me semble qu’ils s’y perdent, il me semble qu’ils ne comptent plus le temps et que leur réalité du bonheur s’accroche à tant de détails inutiles.

Les gens parlent, inondent le silence, profane le chant matinal des oiseaux, alors..

Je décroche, je m’échappe, je m’emballe sur ma Harley et je fonce, sans casque, juste l’envie de vivre, sans plus aucun décor réel, sans plus aucune possibilité que l’on ne me retrouve.

Je fonce et puis le vent dans mes cheveux, et puis la peur dans les tripes et puis sur le bord, dans ce désert californien t’es là, appuyé contre une pierre, t’as la tête de celui qu’attend, ca tombe bien moi je suis là.

Un peu de poussière quand je freine, ca ressemble à une scène que j’ai jamais vu mais qu’est belle comme une pucelle de 20 les seins lourds.

Putain que t’es beau avec ta gueule de mélangé, avec tes traits qui viendraient de plusieurs endroits du monde, ta peau est chocolat, pas black, pas cacao, chocolat, elle semble porter l’inde, puis le Maghreb à la fois, métissage bien alléchant, dans ce désert sorti de nul part, pourtant j’y suis et tu y es.

Je ne descends pas-tu me souris, je te dis tu montes, je comprends pas ce que tu me réponds, vite ton ventre se colle à mon dos, sur mon tee-hirt humide, t’es chaud.

Je ne sais pas pourquoi, quand je t’es senti là, juste derrière, juste parce que seulement 2 places, juste parce que j’avais encore ta gueule devant moi alors que tu étais derrière, juste parce que tout ca et le vent et le sable, la chaleur du soleil et puis l’isolement, notre seule présence ici, parce que moi je le savais, je ne sais pas pourquoi toi tu y étais aussi, je ne sais pas beaucoup de chose, je sais juste que devant sur la selle en cuir, mon jeans me semblait encombrant, oppressant, et puis c’était pas grave, tu m’excitais et c’était ca que je sentais, je sentais tes mains enroulées contre mon ventre après avoir essayées mes hanches, tu avais pris mon ventre en entier, ceinturé le dessus du volcan en plein émoi, tu verrouillais tes mains au dessus du tissus pourtant je pouvais sentir chacun de tes doigts, s’enfonçant dans ma peau, m‘envoyant des sensations exquises.

Ton odeur vient à moi avant que je ne démarre, miel, épices et sueur mélangés, putain de festin, putain de fringale, putain d’envie qui me prend, putain de trip à te vouloir violement.

Je démarre.

Toujours le vent, le sable et puis moi qui quitte à nouveau la terre par envie de te jeter dessus.

Tu serres encore, mon dos sent ton souffle, ta respiration, j’ai l’impression que tu aimes, j’ai la sensation que je te plais et puis si même pas je m’en fou, toi tu me plais, toi tu me fais quelque chose, ca faisait si longtemps que mon ventre ne s’était pas réveillé, ca tombe sur toi, ca doit venir de toi, je ralentie la machine, encore du sable, du vent, je descends en premier.

Je commence à marcher, laissant l’engin et toi dessus seul, un peu comme des cons dans ce désert, après tout si tu en as envie tu me suivras.

Tu me suis.

Je sais derrière la dune là-bas, je sais l’oasis, je le sens, je sais le nouveau mirage, je sais le petit bout d’eden sur cette terre et déjà mes yeux sont émus de toute cette eau que je vois, de toute cette beauté, jouissance mentale, l’eau après la soif longue, celle qui sèche la bouche et puis aussi une partie du corps, cette eau qui représente la vie.

Je me dessape, il n’y a que moi et tes yeux que je sens dans mon dos, il n’y a que moi et tous ce plaisir dans lequel je me baigne, dans lequel je m’immerge, j’aime la nudité, le corps désarmé de tous ces costumes qui embellissent ou enlaidissent, je suis à l’état originel, tu bois quelques gorgées et t’asperge le visage, comme un voyageur dans une escale et tes yeux se retrouvent contre les miens.

Tu avances comme aussi lentement un Matrix vêtu à la Mad Max.

Ce que t’es beau quand t’arrive comme ca vers moi.

Je suis allongée le soleil brulant toute ma peau, je transpire encore, les gouttelettes se perdent et puis fondent et disparaissent alors, alors tu prends ma bouche, d’un baiser qui réuni le monde, ses contradictions et puis ses paradoxes, nous sommes au milieu de nul part, tu me désires, j’ai la faim sur tout le corps, je ne résiste pas, j’entends ta voix murmurer des accents arabes, je te dis encore, comme si ca pouvait être beau parce qu’à mon oreille c’est beau, ta langue aussi sur la mienne c’est beau, tes mains fines sont des serpents constrictors qui tentent de me convaincre à l’abandon, mais je résiste, je te veux aussi beau que tout ce que je ressens, aussi bon que tout ce qui me réchauffe, aussi lentement que puisse être l’art de l’amour.

Nos peaux glissent sous ce soleil et nos odeurs s’emmêlent, j’aime cette nouvelle fragrance, ce sucre de ma peau et le gout de la tienne qui s’y agrippe, qui s’y accroche et je reviens sur ton cou tendu voulant s’enrouler sur le mien et je résiste quand tes mains écartent mes cuisses,  je sais comment je veux.

Voyages sensationnels sur l’horizon de ton derme à la couleur maharaja, peut être es tu aussi des caraïbes, peut être de tout autre part, je m’en fiche, tu parles et je ne comprends pas et on s’en fou parce que l’on se sent, parce que nos gestes embarqués dans un tourbillon sans retenu nous échappent, parce que maintenant que j’ai préparé tout ton corps et que tu sembles me vouloir docile alors je te plaque le dos au sol, sans douceur, juste avec mes paumes sur tes épaules et tes yeux qui sont déjà en moi.

Nous respirons comme si nous avions couru, comme si nous avions déjà parcouru des lieux, je m’assoie sur toi, ma fente humide contre son sexe, c’est dur, ca tape, tu tentes d’entraver mon essor, je te retiens encore, je danse doucement, laissant sortir une mélodie de gémissement, j’aime ca, ta queue contre mes lèvres, ca m’excite, ca me rend animel, femelle d’un air ancien, dépourvu de codes de séduction, je te laisse me regarder quand je jouie, tes mains sont sur mes hanches et accompagnent mon rythme, je t’introduis.

Dans le coucher de soleil déjà derrière, je descends à petit crans sur la peau lisse de ton gland, je déguste de l’intérieur, je tourne et remonte n’en voulant pour l’instant pas plus, tes yeux s’écartent et passe un malaise, je sens des tremblements, je prends tes doigts et les suce un a un, tu regardes comme si toi aussi tu voyais des mirages, comme si toi aussi tu avais eu envie d’être dans ce désert à ce même moment avec moi.

La descente fut progressive,  presque douloureuse quand dans le fond tu as cogné.

J’ai joui mille fois sous l'influence de ta peau, et quand je repense au désert de Californie, je ne pense qu’à toi, qu’à toi.


Leur discussion s’étaient achevée, je n’avais pas participé, derrière mes lunettes fumées j’avais été en Californie, j’avais jouie sans entrave, sans pudeur, sans aucun mal, sans bouger de ma chaise, sans avoir de compte à rendre, sans aucune question, sans aucune modération.

Les potes sont partis à gauche, j’ai pris à droite un sourire accroché au coin de mes lèvres.

L’animelle

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