LA LETTRE IMAGINÉE

Des mots s'égarent, sans prévenir. Pourtant, ils nous portaient à bout de bras, laissant entrevoir des matins de magicien, de ce besoin de s'étendre sur un corps brûlant d'amours passés et s'enivrant d'étincelles d'avenir; cette petite phrase susurrée à une "oreille-espoir."

J'aime l'odeur de la mer, celle de ton haleine vagabonde. Tes doigts frémissant sur mon corps incrédule, tant les brises glaciaires, d'un "cœur-glaçon", tentent de se faufiler vers d'autres mondes, aux "couleurs-tendresses".

Je te rêve à l'aube de mes insomnies, mélange de frimas et de chaleur sauvage. Tes ongles se plongeant en moi, en retirant ces fleurs sans noms que je cultivais sans savoir. L'éclosion de ta perçante pupille se libérant d'un sommeil dans lequel je me mirais.

Je te retrouverai jolie damoiselle. Ta nuque épousera, à nouveau, mon épaule toute de tristesse et d'envies. C'est ainsi que le vent nous transportera, ivre de sa conquête, geôlier de nos flammes, dans son sillon infini et à jamais. Main dans la main, tremblotants de désirs latents et charnels, je te prendrai dans ce carrousel tournoyant, idyllique. J'écouterai ton plaisir naissant de caresses éperdues, ta chair se consumer sous d'interminables plaisirs. Ma bouche s'égarera, jouissant de cette chatoyante lueur. Tes rires juguleront mes égarements, ce chapelet de secondes à te penser, à t'imaginer.

Tu naîtras du bout de ma plume. Je te dessinerai une âme de cristal, un cœur de velours, des "yeux-miroirs", une voix aux mille chansons, des plumes chatoyantes d'ailes recouvrant tes formes que je serai seul à consommer.

Dis-moi "femme-plume", objet de ma quête sans fin, qu'un jour, j'humerai ton parfum, qu'un jour, tu aspireras mes silences et, qu'enfin, je pourrai prononcer ce mot volage, oublié, meurtrier, ce mot ne se disant que… "D' Amour."

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Parfois, les désirs prennent d'immenses proportions. Mais... il ne faut jamais arracher la fleur à sa terre. Du moins, auras-tu su.