La pensée rêveuse

Nina Jéhanno

Les caresses de tes songes grondent encore dans ton esprit,

A tel point que tu en perds tous tes sens, toute ta raison,

tous tes moyens.


Tu établis une relation entre le jour et la nuit,

Pour t'endormir livide sur une plage vidée de son sable.

Tu établis une relation entre le jour et la nuit,

Pour te réveiller au milieu d'un océan sucré et glacé.


Tu perds peu à peu la notion du temps,

Et tu finis par te blottir quelque part, où personne n'osera venir,

Par peur de tomber nez-à-nez avec le Grand Loup,

Héros de nos pires cauchemars.


Tu gardes ici et là, le goût amer du vent marin,

Mêlé à la douceur de tes pas sur le velours bleuâtre de tes pensées.


Les vagues établissent un éternel aller-retour,

Que tu ne veux certainement pas imiter,

Puisque toi tu avances vers le vertigineux Lendemain,

Sans te retourner vers le souvenir acide des jours passés.


Néanmoins, tu restes pensif,

Et j'embrasse le cou frissonnant de tes rêveries.

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