La putain

Marc Desoutter

Une parmi tant d’autres qui peuplent ce monde de la nuit depuis la nuit des temps. .. Entre le néant et le néon, il n’y a pas qu’une simple voyelle maisl’espace d’une vie qui sombre dans  un fleuve d’indifférence.  L’auteur rend hommage à  cette femme entre toutes les femmes , femme d’un soir et femme d’espoir, femme aimée parfois,  pour qui bonheur rime avec malheur dans un monde malmené par  le bien et le mâle….

La putain

Paroles:M.Desoutter

Musique:M.Desoutter-C.Duhaut

Elle avait un petit sourire,

Un p'tit accroche-rire

Qui vous fait mal au cœur.

Quand il est plus tard que minuit,

Et que les belles-de-nuit

Se fanent en douceur...

Qu'importe si son nom est Mimi,

Ou bien Amélie,

Ou bien suzy-la-Fleur...

Qu'importe ce qu'on lui a dit,

et ce qu'elle a subi,

Pour un peu de bonheur.

Ces ombres de la nuit qui bronzent

Au soleil des néons

Ou bien des réverbères.

Se soufflent comme les lampions,

Au son d'l'accordéon,

Quand revient la lumière...

Il nous vient dans la bouche

Ce petit goût de zinc

Et l'on se brûle la gorge

au p'tit blanc que l'on trinque,

Sur le coup de cinq heures,

Dans un troquet minable,

Être un mégot trempé

Oublié sur une table,

C'est un peu l'impression

d'un matin sans espoir,

Où l'on se saoule la gueule

En priant qu'il fasse noir.

Oui, qu'il fasse noir vite,

Que la nuit tombe enfin,

Que dansent les néons

Qui procréent les putains...!

Elle a connu un p'tit plaisir,

Un p'tit savoir-mourir,

Un instant de bonheur.

Quand il fut plus tard que sa vie,

Et que la môme Suzy,

S'est enfin fichue d'l'heure.

Elle a fait quelques ronds dans l'eau,

Un adieu aux salauds,

Qui l'ont traitée d'putain.

La Seine lui a offert son lit,

Comme elle offrait le sien,

Aux maquereaux du matin

Et la lueur des réverbères,

Pleure une lumière

Une lumière mouillée,

Qui trempe mon cœur et le tien,

Détrempe mon chagrin,

Et pourrit mes pensées.

Il nous vient dans la bouche

Ce petit goût de zinc,

Et l'on se brûle la gorge

Au pt'it blanc que l'on trinque,

Sur le coup de cinq heures

Dans un troquet minable,

Être un mégot trempé

Oublié sur une table,

C'est une peu l'impression d'un matin sans espoir,

Où l'on se saoule la gueule

En priant qu'il fasse noir,

Oui, qu'il fasse noir bien vite,

Que la nuit tombe enfin,

Que dansent les néons

Qui procréent les putains....!

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