La vie est ailleurs

Ils sont là. J'en ai la preuve.

Raisonnons de manière logique. Utilisons les statistiques. Je ne sais pas pour vous mais moi, ça me rend dingue tous ces chiffres qui dépassent l'entendement.

Quelques chiffres. Les scientifiques estiment qu'il y a 200 milliards de galaxies. Ah oui, petite précision, nous ne parlons que de l'univers connu. Donc 200 000 000 000 000. Ça va ?

On estime que chacune des galaxies abrite 200 milliards d'étoiles. Nous arrivons donc à 200 000 000 000 000², soient 40 000 000 000 000 000 000 000 000 000 d'astres qui brillent dans l'infini. Ça ne va plus ?

Bon, soyons pessimistes ou réalistes, je ne sais. Supposons ainsi qu'il existe une chance sur un milliard pour qu'une étoile soit idéalement placée dans une galaxie, tout comme l'est notre soleil. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de risque de collision, qu'un trou noir ne soit pas à proximité ou qu'une naine jaune ne vienne pas saloper le travail. Il nous en reste alors           400 000 000 000 000 000. Manque de chance, seule une sur un milliard est entourée de planètes. Il n'en reste plus que 40 000 000, quarante millions. Ouf, retour à des valeurs plus humaines ! Il ne reste plus qu'à prier pour qu'une planète soit en orbite dans des conditions similaires à la nôtre.

Passons alors aux probabilités et à l'équation inventée par Sara Seager du MIT : N=N*xf(q)xf(hz)xF(o)xF(l)xF(s). En clair, on tient compte de différents paramètres, tels que le nombre d'étoiles observables, la fraction de planètes rocheuses dans la zone habitale du système solaire ou la fraction de planètes qui ont une signature spectroscopique détectable (c'est-à-dire pour lesquelles il est possible d'observer la composition gazeuse). Résultat des courses intergalactiques ? : deux.

Changeons maintenant de dimension. L'univers a environ 13,7 milliards d'années, notre système solaire environ 4,55 milliards d'année et la Terre environ autant. On n'est pas à dix millions d'années près. Donnons alors un petit coup de pouce au destin. Imaginons que l'une de ces planètes soit apparue il y a huit milliards d'années et que tout se soit imbriqué de manière idéale pour qu'une forme de vie intelligente apparaisse il y a six milliards d'années. Il est certain que nos lointains voisins posséderaient alors une légère avance technologique…

À l'automne 1976, ma maman a vu un OVNI. Mon papa ronflait devant la télé. J'étais couché et je fus réveillé par ses cris. Le temps que j'émerge, il était trop tard. Elle n'est pas du genre à fabuler. Jusqu'à ce jour, je pense d'ailleurs que les Martiens ou autre Vénusiens lui étaient totalement inconnus. Elle n'est pas du genre à suivre David Vincent. Et ce qu'elle a vu, ce n'est pas une vague lueur au loin qui pourrait correspondre au laser d'une discothèque. Il est passé assez bas dans le ciel, à cent mètres d'altitude tout au plus. D'après ce qu'elle nous en a décrit, il avait tous les attributs de la soucoupe volante, à savoir un disque d'une cinquantaine de mètres de circonférence ainsi que des lumières orangées et clignotantes.

Ma maman n'est peut-être pas ingénieur en aéronautique ou astrophysicienne mais je la crois suffisamment observatrice pour ne pas l'avoir confondu avec un avion en provenance de l'aéroport de Lesquin tout proche.

Il n'empêche. Depuis, nous la surnommons Jean-Claude Bourret.