Merci d'être là !

anne-onyme

"Tu dois devenir l'homme que tu es. Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maitre et le sculpteur de toi- même." Friedrich Nietzsche.

Quand elle avait froid , quand elle avait peur , quand elle se sentait soudain si seule , si fragile , quand elle était perdue , désorientée , face à un choix et qu'elle doutait , quand elle avait l'âme grise et vagabonde , quand elle ne savait plus , quand elle perdait tout repère, c'était toujours vers lui qu'elle revenait…

Seul lui savait l'écouter , la consoler , la conseiller , la réconforter.

Lui si sage , si fort , imperturbable , inébranlable, puissant,  patient , éloigné du tumulte de la modernité , loin des lumières factices de la ville , elle le rejoignait lui, ermite solitaire , reclus au cœur de sa forêt.

De loin , il reconnaissait son pas et l'attendait empli de bienveillance et de compassion.

Elle l'avait rencontré par hasard , il y a déjà quelques années ,à la faveur d'une promenade matinale .

Elle marchait sur un sentier forestier , elle l'a aperçu superbe, olympien , rayonnant parmi ses semblables.

Elle s'est approché de lui et a tout de suite ressenti des ondes positives , une sorte d'attraction naturelle…

Elle s'est collée à lui , l'a pris dans ses bras , elle l'a senti vibrer au cœur de ses entrailles , elle est restée longtemps ainsi en osmose avec lui puis dans un bruissement , il lui a murmuré : «  Je serai toujours là pour toi ,fidèle confident, gardien de tes secrets, avaleur de tes émotions négatives et générateur d' énergie . Je ne serai pas ton maître , ni même un guide . N'attends pas de moi les réponses … Nul ne les a et seule toi peux décider . Je te permettrai juste d'alléger, de « séréniser » ton esprit afin qu'il soit apte à faire les choix qui s'imposent dans le respect de ton être profond »


Aujourd'hui , elle le sait , elle le sent , elle ira lui parler …

Elle marchera vers lui , écoutant la symphonie craquante des feuilles sous ses pas , s'émerveillant de la chatoyante toile que l'automne a peint pour elle, se délectant du moindre petit miracle que la nature aura mis sur sa route.

Et enfin, arrivée vers lui , elle lèvera les yeux vers sa cime, se blottira contre son tronc et lui susurrera les lèvres tout contre son écorce : « Merci d'  hêtre là , mon arbre séculaire !  »

Signaler ce texte