Le coup de la girafe.

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Gare de Macon-Loché, 8 heures 12. Le train avait du retard et 'Ouf ' tant mieux parce que lui aussi. C'est son habitude à Paul, de faire tourner les aiguilles plus vite que le temps. Il ne cesse de leurs courir après. Mais cette fois, la chance était avec lui, et les minutes dans sa poche.

Mathilde, la girafe Ougandaise, avait dans la nuit foutu le camp du Touroparc de Romanèche-Thorins en empruntant la rame TGV, provoquant l'arrêt du train en pleine voie, à hauteur de la Chapelle-de-Guinchay.

- Les pompiers n'ont pas réussis à lui faire plier les genoux pour la faire passer sous les caténaires... ils l'ont hélitroyé... et c'est vraiment passé à un poil de cul de macaque près !

L'incident alimentait les conversations passagères. Un gamin du compartiment demandait à sa mère si Mathilde irait en prison... Ben non mon chéri... elle a rien volé ! Elle aura droit à une petite fessée pour pas qu'elle recommence, c'est tout ! Simon avait des plumes d'Indien sur la tête, la cape d'un Zoro sur les épaules, des bottes de dinosaure et tirait sur tout ce qui bougeait dans le couloir avec sa mitraillette en plastique. Il avait déjà tué le contrôleur, une acariâtre, un patibulaire, une antilope et dans une dernière cartouche, s'apprêtait à viser l'éléphant à la cravate bleue: – M'enfin, quoi, vous pouvez-pas le tenir en laisse votre môme !

Ça sentait la morve de bout de nez, l'odeur de la poudre et la paire de claques pas très loin.

Paul se demandait si le train n'avait pas pris un peu d'avance car tout est allé très vite et que personne n'a rien vu venir.

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